Il est certain que la crise économique que traverse l'Espagne, depuis 2007, a eu de graves conséquences non seulement sur le pouvoir d'achat et l'Etat du bien-être, mais également sur l'équilibre démographique. Cependant, le collectif marocain a progressé, jusqu'au 1 er janvier 2012 de 1,2%, au moment où les collectifs latino-américains, particulièrement l'équatorien, le bolivien et le péruvien ont respectivement diminué de 15,1%, 10,4% et 8,1%. Au total, la population étrangère a régressé de 0,7%. Le collectif roumain demeure le plus nombreux avec 895.970 membres (15,78% du total) et enregistre le plus haut taux de croissance (3,5%). Actuellement, ce sont 783.137 marocains qui résident, travaillent ou étudient en Espagne, un chiffre qui représente 13,7% des 5.711.040 étrangers vivant en Espagne, soit une augmentation de 9.142 personnes en l'espace d'un an (plus 1,2%). Au 1 er janvier 2011, il y avait 773.995 marocains, rappelle-t-on. Selon le dernier bulletin remis à Albayane sur l'actualisation des registres municipaux de la population au 1 er janvier 2012 par l'Institut Espagnol de Statistique (INE), l'Espagne compte 47.212.990 habitants, dont 41.501.950 autochtones et 5.711.040 étrangers qui y représentent 12,1%. A la lumière de ces donnés, l'Espagne ne connaît plus de performants taux de croissance démographique similaires à ceux enregistrés entre 1997 et 2005 lorsque chaque année l'économie nationale engageait plus de 500.000 travailleurs provenant de l'extérieur. Ceci démontre que le « boom migratoire » a pris fin. A titre d'exemple, le processus de régularisation d'immigrés de 2002-2003 avait permis l'inscription aux registres officiels des ministères du travail et de l'intérieur de 879.170 nouveaux citoyens provenant d'autres pays, et, entre 2004 et 2005, le dernier processus de régularisation avait autorisé l'octroi de cartes de résidence à 910.846 sans-papiers. Cette tendance à la hausse s'est maintenue bien après l'éclatement de la crise entre 2007 et 2008 pour comptabiliser 957.085 nouveaux résidents étrangers. Durant 2011, le nombre d'espagnols inscrits aux registres municipaux a augmenté de 62.944 personnes (hausse de 0,2%) alors que celui des étrangers a baissé de 40.447 personnes (moins 0,7%) para rapport à 2010. De manière que l'Espagne cesse d'être une destinée préférée des immigrés en quête d'un emploi alors que ceux qui y résident s'en vont ou retournent dans leurs pays d'origine. C'est une évidence à admettre dans les circonstances que connaît actuellement le pays. Autre donnée de taille est rapportée par l'étude des tranches d'âge qui permet de relever que 59,9% des immigrés ont entre 16 et 44 ans alors que cet indice baisse à 38% en ce qui concerne les autochtones. Le collectif d'immigrés représente un grand réservoir en main d'œuvre pour faire fonctionner l'économie et alimenter la caisse de la Sécurité Sociale par leurs cotisations. Il est notoire d'observer que le nombre d'étrangers provenant des 27 pays membres de l'Union Européenne s'est renforcé de 45.494 nouveaux résidents pour atteindre 2.440.852 personnes alors que celui des immigrés non-communautaires s'est réduit de 85.941 personnes pour se situer à 3.270.188 personnes. De même, l'Espagne compte aujourd'hui plus de femmes (50,7%) que d'hommes (49,3%). Toutefois, au sein de la population autochtone sont recensées plus de femmes (50,7%) alors que la majorité d‘étrangers est constituée d`hommes (51,9%). Selon la répartition géographique, les communautés autonomes qui comptent les plus fortes proportions d'étrangers au sein de leurs populations sont les Iles Baléares (21,6%), la Communauté Valencienne (17,2%), la Région de Murcie (16,1%). Par contre d'autres régions comptent moins de proportions d'étrangers telles l'Estrémadure (3,8%), la Galice (4%) et les Asturies (4,7%). Le taux de croissance de la population immigrante a ainsi baissé pour la première fois depuis une dizaine d'année à tel point que seuls 22.497 nouveaux résidents étrangers étaient recensés en 2011, contre une moyenne d'un demi million les années précédentes. Il s'agit d'une donnée très négative pour l'ensemble de l'économie espagnole, le futur de la trésorerie de la Sécurité sociale et la régénération démographique. Le collectif marocain progresse en dépit des durs moments que traverse le marché du travail en Espagne.