2011 fut moins faste pour le Groupe CDG. Pariant sur le marché boursier où elle a placé pas moins de 30 milliards DH, la Caisse de Dépôt et de Gestion a dû subir le retournement du marché casablancais et la dégringolade des valeurs marocaines. Mise à part cette contreperformance non anticipée (baisse de près de 13% du portefeuille actions), l'argent continue à affluer vers la Caisse. Les 5 milliards DH du PNB (Produit net bancaire) proviennent pour l'essentiel du pôle banques et activités financières (son cœur de business), lequel a assuré quelque 2 milliards DH. L'apport de ce segment s'affiche tout de même en baisse de 700 millions DH en comparaison avec l'exercice 2010. Il faut préciser que les résultats opérationnels 2010 du Groupe CDG étaient dopés par les plus-values tirées de la cession de 20% de Méditel. Hors cette opération exceptionnelle, le RNPG 2011 enregistre une progression de près de 20% à 801 millions DH au lieu de 668 millions DH en 2010. Cette amélioration est en lien avec la contribution significative des activités assurances et immobilière. La Société centrale de réassurance et la Compagnie générale immobilière ayant enregistré respectivement une augmentation de 320 millions DH et de 205 millions DH. Pourtant, les fonds propres de la CDG ont été réduits à 16,4 milliards DH contre 19,7 milliards en 2010, suite à la chute du marché boursier, soit au final une baisse sensible de 17% ou 3,3 milliards DH partis en fumée. Anas Alami, patron du Groupe, minimise la portée de cette contreperformance qu'il considère comme un « repli mécanique qui reflète l'impact de la chute de l'activité boursière sur le portefeuille détenu par la CDG ». Dans le communiqué distribué à la presse, la CDG signale que la profitabilité demeure intacte avec un taux de rentabilité à 4,9%, en amélioration par rapport à 2010 qui a enregistré un taux de 3,6% hors Méditel. Notons en passant que ce taux titillait les 10% si l'on prend en considération les plus-values de Méditel. En même temps, compte tenu du potentiel des investissements, le total bilan de la CDG poursuit sa montée en flèche, atteignant 155,4 milliards DH contre 146,2 milliards DH en 2010, soit une expansion de 6%. Cela dit, et en dépit d'une conjoncture défavorable, le Groupe CDG poursuit sa marche vers la performance, tout en contribuant au financement de grands projets structurants, aussi bien dans le secteur du tourisme (prise en main de la station Saïdia, et bientôt celle de Taghazout) que dans le logement social et l'aménagement des zones industrielles. Le management de la CDG parie sur des perspectives porteuses, particulièrement dans le secteur du tourisme. Dans son Plan «Oufoq 2015», il prévoit notamment de parfaire la modernisation du secteur financier (faire du CIH une banque universelle, développer la banque d'affaires et améliorer les modes de financements alternatifs). Il est intéressant de rappeler qu'en décembre 2011, la CDG a racheté au Groupe français Banques Populaires-Caisses d'Epargne la participation de 23,8% qu'il détenait directement dans le capital du CIH, via la holding commune Massira Capital Management.