Mawazine Rythmes du Monde, “est aujourd'hui l'un des seuls festivals au monde à ne percevoir aucun argent public”, a indiqué l'association Maroc Cultures qui pilote cette manifestation artistique, précisant que “ce résultat est le fruit d'une longue évolution qui, depuis 11 ans, a permis à Mawazine d'être un festival presque entièrement autonome”. “Mawazine est devenu un festival à forte dimension citoyenne qui offre une véritable alternative dans un pays où l'industrie musicale est inexistante, où le marché souffre du piratage et où les budgets du ministère de la Culture sont limités”, a ajouté l'association dans un communiqué parvenu à la MAP. Mawazine Rythmes du Monde est un acteur clé de l'offre culturelle au Maroc, poursuit la même source, notant que chaque année, il permet à des millions de personnes d'assister à des spectacles, de suivre des ateliers de formation ou de vivre des créations inédites. En se fondant sur l'accessibilité à tous et en conciliant qualité et popularité des concerts, ce rendez-vous annuel est devenu “un festival à forte dimension citoyenne qui offre une véritable alternative dans un pays où l'industrie musicale est inexistante, où le marché souffre du piratage et où les budgets du ministère de la Culture sont limités”, selon la même source. Pour palier aux insuffisances de la scène culturelle marocaine, Mawazine a en effet développé un modèle économique qui tend à diminuer le rôle du sponsoring et à éliminer toute aide publique. Annoncé l'an passé, cet objectif est en passe d'être atteint, puisque les revenus variables (billetterie, pass, espaces publicitaires, etc.) représentent désormais 68 % du budget total de Mawazine qui a considérablement réduit sa dépendance aux sponsors privés. Cette année, Mawazine a également franchi un nouveau pas en suspendant l'ensemble des sponsors publics et semi-publics qui soutenaient jusqu'alors le festival. Aujourd'hui, le modèle économique de Mawazine s'appuie sur un budget qui provient des sponsors privés (32%) et des revenus variables (68 %).Cette réussite, explique le communiqué, est le fruit d'une évolution qui a démarré dès 2008, année où le festival a réduit la part de son budget alimenté par les subventions publiques qui sont ainsi passées de 6% à 0% du budget total de Mawazine. Par voie de conséquence, l'augmentation des revenus variables a permis la gratuité du festival pour plus de 98% des festivaliers. Aujourd'hui, Mawazine devient un festival citoyen dont l'indépendance économique est assurée grâce aux succès que rencontre chacune de ses éditions. Par ailleurs, les modèles économiques du festival sont en évolution constante, sachant qu'entre 2001et 2005, le financement était majoritairement public, à hauteur de 60% des subventions publiques et 40% des sponsors publics, semi-publics et privés, alors qu'entre 2006 et 2007 est apparue la billetterie (5%), aux côtés des subventions publiques (57%) et des sponsors publics, semi-publics et privés (38%). Entre 2008 et 2010, les subventions publiques ont baissé de 6%, contre 34% des sponsors publics, semi-publics et privés et 60% des revenus variables, tandis que les années 2011 et 2012 ont connu la fin des subventions publiques, puisque les ressources du festival sont réparties entre 32% des sponsors privés et 68% des revenus variables. En outre, la structure des revenus variables porte sur les espaces publicitaires, SMS, produits dérivés (jeux, Tee-shirts, casquettes), télévision (partage des revenus publicitaires), soirées (accueil, transports, spectacles, dîners), loges (location, vente exclusive aux entreprises) et billetterie (cartes gold, week-end, black).