S'il y a un festival qui a pu faire sortir les rbatis de chez eux, c'est bien le festival Mawazine. D'ailleurs, l'un des créneaux les plus louables, assurés par le festival, c'est la sécurité. Si le reste des jours, on a de la peine à sortir le soir sans être motorisés, les six jours du festival, c'est une marée de gens qui se déplace. On y voit de toutes les couleurs, des mixages ou brassages musicaux, toute sorte de musique, à tous les goûts… Chacun y trouve sa place, son rythme. Cet événement est devenu le carrefour de toutes les générations, familles, jeunes, touristes, à travers la diversité et la multiplicité des spectacles, l'opportunité d'approcher des artistes de renommée internationale. Lors de la conférence de presse organisée le 20 mars, M. Aziz Seghrouchni, président délégué de Maroc Cultures, a surtout mis l'accent sur les valeurs de ce festival international, organisé par l'association Maroc culture, l'une des 70 000 ONGs marocaines à but non lucratif, laquelle œuvre pour la durabilité de cet événement. Se démarquant par le respect des normes techniques mondialement connues, la coopération avec des experts nationaux et internationaux, le partenariat responsable et respectueux avec des sponsors exigeants en matière de qualité, le choix des stars de renommée nationale et internationale, le renforcement de la sécurité... Le souci majeur est d'assurer le confort aussi bien du public que des artistes, clé de réussite du festival et de regain de confiance de la part des sponsors. M. Seghrouchni a par ailleurs expliqué que le Cachet n'est pas le seul leitmotiv des artistes internationaux, assurant que la qualité et la coordination du travail sont très importantes. Le festival profite à notre jeunesse et a des retombées économiques de plus en plus pérennes. C'est d'ailleurs ce volet qui a le plus été discuté, mettant en exergue l'industrie culturelle qui se trouve de plus en plus confortée par ce festival annuel. A travers une mise à niveau technique, standardisée et internationale, le développement des 40 entreprises (soit 3000 familles) qui en font leur gagne pain, le développement du tourisme attesté par le remplissage des hôtels 5 étoiles à 100% et des autres à 64% d'occupation, la hausse des achats de denrées alimentaires et de produits artisanaux… Sans oublier l'image de marque du Maroc, induite par ces artistes, qui deviennent de véritables ambassadeurs ainsi que l'échange d'expériences, qu'elles soient artistiques ou techniques, rendu possible grâce au festival. L'association compte à son actif, insiste M.Abbas Azzouzi, vice président exécutif de Maroc Cultures, plusieurs concerts (17), spectacles (842), ateliers, expositions et collections d'art contemporain, un moyen d'élargir encore plus l'intervention de Maroc culture dans la promotion du volet culturel. C'est une plate forme de promotion aussi des artistes marocains, représentant 40% des vedettes se produisant sur les scènes de Rabat. En plus de Génération Mawazine, créée en 2006, dont le but est de faire émerger de nouveaux talents, de donner la chance aux jeunes de se produire sur scène et de faire des clips. Sur 1750 dossiers traités, 16 nouveaux talents ont été révélés, après leur encadrement en termes de gestion de carrière, de formation à la scène, l'octroi du matériel leur permettant de s'exprimer… Pour ce qui est des modalités de financement, il est, cette année, quasiment privé, et n'est plus autant dépendant des sponsors. Depuis quatre années, l'objectif était d'arriver à assurer la gratuité, la qualité et la pérennité du festival, relève M. Hicham Chebihi, le trésorier de l'association. Chose promise, chose due, cet événement est aujourd'hui autofinancé, avec une partie publique qui arrive à terme (sans subvention étatique), un modèle devenu unique au monde, après 11 ans de dur labeur. Le budget pour cette édition 2012 est de 59,5 millions de dirhams, financement exclusivement privé, qui provient à 32% de sponsors privés et à 68% de revenus variables. L'objectif est d'arriver à 80% de revenus variables pour que le festival demeure stable dans la durée. Et qui dit revenus variables dit billetterie (gold, black), loges, soirées personnelles, télévision, SMS, espaces publicitaires...