La dernière enquête du Haut Commissariat au Plan (HCP) sur le travail des enfants au Maroc annonce une baisse significative du phénomène du travail des enfants âgés de 7 à 15 ans. Les résultats de l'étude confirment, par ailleurs, le caractère principalement rural de ce fléau et sa concentration dans les activités du secteur agricole. Aussi, entre 1999 et 2009, le nombre de cette catégorie d'enfants actifs est passé respectivement de 517 000 à 170 000. c'est autant dire que la prise de conscience collective par rapport à ce fléau prend de plus en plus de l'ampleur, notamment avec la mise en place du Plan d'Action National pour l'Enfant pour un “Maroc digne de ses enfants à l'horizon 2015”. Cela étant, la généralisation de la scolarisation des enfants laisse encore à désirer. Le monde célèbre le 12 juin 2010 la Journée mondiale contre le travail des enfants. Le thème choisi cette année pour célébrer cette journée est : «Droit au but : éliminons le travail des enfants». Pour le HCP, la dernière enquête montre plus ou moins le progrès que réalise notre pays dans la lutte contre ce fléau grâce en particulier à l'élargissement de l'accès à la scolarisation. En effet, l'enquête permanente sur l'emploi qui touche annuellement un échantillon de 60.000 ménages représentant l'ensemble du territoire national et des couches sociales et permettent un suivi fin de l'évolution et des caractéristiques du travail des enfants, affiche que le travail des enfants âgés de 7 à moins de 15 ans concerne 170.000 personnes en 2009, soit 3,4% de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge. Ce phénomène a connu une forte régression depuis 1999, date à laquelle ils étaient au nombre de 517.000 et représentaient 9,7% de l'ensemble des enfants de 7 à moins de 15 ans, note un communiqué du haut commissariat au plan. La répartition selon les milieux rural et urbain, indique que le nombre d'enfants qui travaillent s'élève à 19.000 en 2009, soit 0,7%, contre 2,5% en 1999, des enfants citadins de 7 à moins de 15 ans. En milieu rural, ce nombre s'élève à 151 000, ce qui représente 6,4%, contre 16,2% en 1999. Globalement, neuf enfants actifs occupés sur dix (89%) résident en milieu rural, attestant, ainsi, que le travail des enfants au Maroc est en définitive un phénomène principalement rural. De même par secteur d'activité entre aides familiales, apprentis ou salariés, l'enquête révèle que 93,5% travaillent dans l'agriculture en milieu rural contre 43% dans les services et l'industrie en milieu urbain. Autres caractéristiques sociodémographiques, 6 enfants sur 10 sont de sexe masculin et 16,6% travaillent parallèlement avec leur scolarité, 56,1% ont quitté l'école et 27,3% n'ont jamais fréquenté l'école. Le Maroc est engagé dans le cadre du plan d'action national de l'enfant pour protéger cette catégorie de la population contre les différents types d'abus. Il faut dire à ce titre que la promotion des droits de l'enfant se place en tant que priorité nationale. Une priorité qui a pu susciter l'intérêt et la conscience de toutes les composantes de la société. Dans ce sens, le rôle de l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE), présidé par SAR la Princesse Lalla Meryem, a pour mission d'analyser la situation des enfants, de sensibiliser les acteurs concernés, d'engager des actions promotionnelles et de coordonner les initiatives intersectorielles pour la protection des droits de l'enfance est indéniable. Parallèlement, l'éducation des enfants constitue un autre cheval de bataille. Un plan d'urgence a été en effet lancé par le gouvernement pour garantir, selon la loi, l'obligation scolaire ainsi que l'incitation à l'esprit d'initiative par la mise à disposition des moyens de réussite pour une école de qualité (plus d'un million de cartables fournis au primaire). Le programme Tissir s'inscrit également dans cette logique de lutte contre l'abandon scolaire et d'encouragement des familles vulnérables, notamment dans le monde rural, à scolariser leurs enfants. Ce programme a permis l'accroissement de 25,8% du taux d'inscription des élèves en première année du primaire, la diminution de 58,2% du taux d'absence des écoles et la réduction de 71,4% de l'abandon scolaire. De même, en avril dernier, une convention portant sur la généralisation du programme “Eco-Ecoles”, a été signée, rapporte la Map. Son programme, qui s'étale sur une période de trois ans avec un budget global de 4 millions de DH, vise à faire de l'éducation le soubassement de toute politique de développement durable. Le projet qui concerne 690 écoles réparties sur les 16 académies régionales de l'éducation nationale, ambitionne d'inciter les citoyens de demain à adopter des comportements écologiques et citoyens. Campagne pour une pétition contre le travail des filles comme domestiques Le Collectif pour l'Eradication du Travail des “Petites Bonnes” a organisé, samedi, une campagne pour la collecte de signatures en faveur de la pétition contre le travail des petites filles comme domestiques. Organisée sous le thème “Unissons-nous pour leur garantir un meilleur avenir”, cette initiative se tient à l'occasion de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants (12 juin). Mme Meriem Kamal, coordinatrice du collectif, a expliqué que l'objectif de cette initiative est de rompre le silence qui entoure le phénomène de l'emploi des jeunes filles comme domestiques et oeuvrer à instaurer un cadre juridique, conforme aux législations internationales et les accords et conventions adoptés par le Maroc, pour la protection des enfants contre le travail et l'exploitation. Cette initiative, qui a bénéficié de l'adhésion de toutes les catégories sociales, est une occasion pour mener une sensibilisation auprès de la société, et particulièrement les intervenants dans le domaine de l'enfance, sur la nécessité d'extraire près de 60.000 filles âgées de moins de 16 ans à la “mafia de la traite des enfants”, a-t-elle indiqué dans une déclaration à la MAP. La campagne de collecte de signatures en faveur de cette pétition restera ouverte sur le site internet (www.e-joussour.net/fr/node/add/petition) jusqu'à la fin de 2010, a-t-elle fait savoir. Le collectif, qui réunit 29 associations, a été créé en février 2009 par l'Association marocaine des droits humains, l'organisation Amnesty international-Maroc, l'Association INSAF et la Fondation Orient- Occident.