Un an après l'entrée en vigueur du nouveau code, les routes demeurent ensanglantées par les accidents de circulation. Au moment où nous célébrons la journée mondiale de la sécurité routière, le bilan des victimes reste mitigé malgré les quelques avancées enregistrées. L'été tue plus! Si d'une manière générale, le nombre d'accidents a connu une baisse comparée à la période entre octobre 2009 et juillet 2010, les accidents mortels eux s'inscrivent en hausse. La période estivale reste la plus meurtrière. En juillet dernier, les accidents mortels ont augmenté de plus de 19% par rapport à la même période en 2010. Le nombre de tués sur les routes a également augmenté de 19,34% (469 morts) sur cette période. Les blessés graves ont augmenté de près de 11% (1.405 cas). Durant le mois de juin, le nombre de tués a cru de 10,34%. Ces chiffres donnent bien une idée sur le comportement des conducteurs. On a beau adopter des lois des plus strictes, ces derniers restent insouciants et font de plus en plus de victimes de route. Le seul plus observé chez les conducteurs serait ce reflexe de mettre leur ceinture de sécurité. Ils le font désormais de manière quasi-naturelle et c'est un premier bon point pour ce nouveau code. Toutefois, d'autres comportements persistent chez les usagers de la route. Il suffit qu'il n'y ait pas de gendarme en vue pour qu'on assiste à toute sorte d'infractions : non-respect des feux de signalisation, de la priorité, dépassements dangereux et, l'un des comportements qui cause le plus d'accidents, téléphoner au volant. En plus de cela, des pratiques tels les passe-droits et le bakchich sont toujours d'actualité malgré l'arsenal répressif et les grandes sanctions prévues par la loi. L'alcootest..va-t-on enfin l'introduire ? Après l'excès de vitesse, la conduite en cas d'ivresse reste l'une des principales causes des accidents de route. Tant attendu, l'alcootest, qui devait être introduit au Maroc en septembre dernier, n'a pas encore fait son apparition et les accros de l'alcool continuent de sévir. Pour rappel, le gouvernement marocain avait déjà acquis 200 éthylotests en 2010, ainsi que 30 éthylomètres permettant de mesurer la concentration d'alcool dans l'air expiré. Cette mesure qui vise principalement à lutter contre la conduite en état d'ébriété, devrait permettre d'effectuer 200 000 contrôles. Il serait peut-être temps de s'en servir. S'ajoute à cela l'infrastructure routière qui absorbe de plus en plus du budget de l'Etat sans pour autant pouvoir assurer une réelle sécurisation des usagers de la route. Selon Brahim, chauffeur d'autocar : « Nos infrastructures sont loin d'être ce qu'il y a de mieux adaptées, les intersections demeurent invisibles et des zones dangereuses restent toujours non signalées. Le code est là mais les changements tardent à venir». En somme, la mise en application du nouveau code de la route aurait du mal à changer la donne. Nos routes restent les plus meurtrières du monde et les conducteurs semblent ne pas y prêter grande importance malgré les larges campagnes de sensibilisation. Il serait peut être temps pour une meilleure application des lois ou un retour du fameux sniper de Targuist. Lui au moins, a su réduire les pratiques de corruption sur nos routes.