L'humanisation de l'hôpital désigne le mouvement de réforme profonde de l'hôpital pour tenter de l'ajuster aux évolutions de la société, aux changements dans notre mode de vie, aux attentes de nos concitoyens et à leurs sensibilités. Il est incontestable que l'hôpital d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui des années 30 ou 50. Aujourd'hui, l'hôpital marocain est devenu une référence un matière de médecine, c'est là que s'élabore la science médicale la plus performante, c'est une référence de notre modernité, il est le lieu du premier comme du dernier recours, de la naissance jusqu'à la mort. Aujourd'hui, avec la modernisation des structures hospitalières , avec la technologie de pointe, les ressources humaines hautement qualifiées, l'hôpital a définitivement tourné la page du passé, l'image de l'hospice , du mouroir qu'il représentait auprès des populations . Notre société a évolué, les malades sont de plus en plus exigeants, ils réclament des soins de qualité, les médias dénoncent et les droits des patients représentent une réelle force de loi et la démocratie sanitaire fait son chemin et s'impose chaque jour un peu plus. Avec l'avènement de l'assurance maladie obligatoire et son entrée en vigueur depuis 2006, l'hôpital s'est trouvé dans une situation nouvelle par rapport aux liens et relations qu'il entretenait avec les malades. Aujourd'hui l'hôpital est obligé de se moderniser, de s'acquitter de ses missions tout en offrant plus de confort aux usagers qui sont devenus des clients solvables en particulier celles et ceux qui peuvent payer leurs soins, ceux qui ont une couverture médicale de type AMO, ou une assurance maladie privée. Les responsables et les décideurs ont compris qu'il est grand temps de passer à une vitesse supérieure pour concrétiser les choix qui s'imposent, les professionnels de santé toute catégories confondues participent eux aussi à ce grand chantier de l'humanisation de l'hôpital où les notions de bientraitance et de qualité sont de nouvelles applications porteuses de beaucoup d'espoir pour une vie meilleure à l'intérieur de nos hôpitaux. Ce que humanisation veut dire Quand un malade arrive à l'hôpital que ce soit dans une situation d'urgence ou pour une hospitalisation programmée, les premiers contacts sont avec les infirmiers, mais les médecins sont essentiels aux sentiments d'inquiétude, d'interrogation, d'anxiété ou de peur exprimés par le malade et son entourage surtout dans les services de pédiatrie, d'urgence de chirurgie ou de maternité. Le personnel soignant doit manifester beaucoup de sollicitude : rassurer, expliquer et aider le malade et sa famille. Le malade quel que soit son âge ou son sexe doit être considéré comme une personne et jamais comme un numéro. Une personne qui a des droits comme vous et moi, qui a une culture, des habitudes et une vie privée qu'il faut respecter. L'hôpital ne saurait en aucun cas se réduire à un environnement technologique. Il est au service des hommes et des femmes que la maladie a diminué physiquement et psychologiquement. L'hôpital vit grâce aux malades qui viennent se faire soigner et aux hommes qui y travaillent. Dans tous les cas, le malade doit rester au centre de toutes les préoccupations, le personnel hospitalier a le devoir de prendre globalement en charge le malade qui doit être soigné non en tant que malade mais comme un être humain, mais est-ce vraiment le cas ? Dans les services de pédiatrie, la présence des parents est un acte thérapeutique, il est donc normal d'aménager ces services pour concrétiser le droit des parents des enfants hospitalisés. L'humanisation des hôpitaux suppose aussi un confort minimum pour les malades : possibilité de disposer de journaux, de livres, taxiphones, un registre de doléances pour les appréciations et les observations aussi bien pour les malades que pour les parents. L'hôpital : un service public, ouvert à tous Il faut être à l'écoute de l'autre, savoir que nul n'est à l'abri d'un mal, et qui sait si vous-même, vous vous trouvez un jour sur un lit d'hôpital… C'est mauvais, ce genre de question, c'est pourquoi il est temps de réinventer la générosité du cœur, du geste et de la parole, se dire quelque part que ceux qui viennent à l'hôpital public qu'il soit autonome ou pas, CHU ou autre, sont des citoyens marocains comme vous et moi avec des droits. Il serait injuste et inhumain de vouloir les priver de prestations (Scanner, IRM…) sous prétexte qu'ils n'ont pas de quoi payer, une situation qui nuit à l'image des hôpitaux, une réalité malheureusement quotidienne surtout au niveau des CHU et de certains hôpitaux SEGMA dont les directeurs agissent comme s'ils sont les propriétaires exclusifs des lieux. Pourtant, le certificat d'indigence donne le droit à chaque citoyen démuni d'avoir accès à toutes sortes d'examens. Deux questions fondamentales se posent aujourd'hui : un hôpital qui répond aux carences de l'aide sociale par l'exclusion des laissés - pour compte, des exclus et des indigents ne se met-il pas en totale contradiction avec sa mission ? Au bout de cette logique, le pire peut arriver, imaginez un pauvre gars tout ce qu'il y a de plus indigent qui se présente pour une IRM ou un scanner qui pourra aider le médecin à établir un diagnostic, et qui reste là planté pour des raisons qu'on ne peut accepter et puis qui meurt un jour faute de n'avoir pas pu être pris en charge. Des responsables compétents Il faut dénoncer ceux qui se comportent en maîtres de lieux, ceux qui agissent dans une opacité totale. Opacité qui leur permet de masquer des avantages acquis illégalement. Il est grand temps de nettoyer en profondeur nos structures sanitaires, de mettre à la tête des établissements hospitaliers des gestionnaires compétents, intègres qui aiment le Maroc. Il est inadmissible et dangereux de confier nos hôpitaux, nos délégations régionales à des personnes qui n'ont pas toutes les compétences requises pour mener à bien les missions de ces établissements. Basta, il faut en finir avec les nominations partisanes. Nous avons perdu assez de temps, l'heure est à la mobilisation pour humaniser nos hôpitaux pour le plus grand bien des Marocaines et des Marocains.