Le plan national de lutte contre le sida aura meilleur effet sur la maladie, ceux qui en sont affectés et leurs proches s'il intégrait la dimension humaine dans son déroulé. Cette conclusion est l'une de celles auxquelles sont arrivés les participants à la journée de réflexion organisée mardi à Rabat sur le «rôle des institutions nationales des droits de l'Homme dans la riposte au sida au Maroc». Représentant le CNDH, le ministère de la Santé, l'Onusida et l'Unesco, ces congressistes réunis dans le cadre du projet «appui à la protection et à la défense des droits des personnes vivants avec le VIH et des personnes affectées» ont approfondi la réflexion sur l'approche des droits humains dans le plan stratégique national de lutte contre cette maladie. Cette journée a eu également pour objectif de définir le rôle du CNDH dans la promotion des droits des personnes vivant avec le VIH et des personnes affectées. Par ailleurs, elle vise à renforcer le partenariat et l'approche participative avec les autres organismes intervenant dans la lutte contre le sida. Les débats de la journée de réflexion ont tourné autour de quatre axes principaux : les principes directeurs et les orientations d'action en matière de droits humains et de VIH, les droits humains et la riposte nationale au VIH, les stigmatisations et les discriminations liées au VIH et la composante droit humain et genre dans le plan stratégique national. De source proche du CNDH, on indique que cette journée s'inscrit dans le cadre de sa contribution à l'approche multisectorielle du plan antisida et à la recherche d'une protection spécifique aux victimes de violations. Plus généralement, ajoute-t-on de même source, cette journée continue l'adhésion du conseil au programme commun des Nations unies sur le Sida signé le 6 décembre 2010 à Rabat dans le cadre de la protection et la promotion des droits économiques, sociaux et culturels, notamment le droit à la santé. On estime à 2000 le nombre des cas de Sida-VIH déclarés au Maroc et à 40.000 celui des séropositifs. La connaissance que l'on a de l'état de cette maladie a changé depuis les 1ers constats faits en 1999. Les femmes qui étaient au nombre de 8% alors sont aujourd'hui au nombre de 50%. En dépit de leur gravité, étant donné la difficile prise en charge de la maladie, ces chiffres restent en deçà de la réalité. On recense chaque année quelque 500.000 cas de maladies sexuellement transmissibles alors que le dépistage du VIH n'est pas systématique. En particulier dans les cabinets privés.