Le jour où l'Homme inventa l'appareil photo, il ignorait qu'il introduisait un autre paramètre quant à son identité. Etre vu de l'extérieur comme un étranger est devenu une donne qui consacre la formule rimbaldienne : «je» est un «autre». La reproduction fidèle, exacte et objective de la réalité relevait de l'impossible et de l'inaccessible avant l'avènement du focus. La photographie, contrairement à l'œil humain, reproduit la réalité dans une parfaite objectivité. Cependant, au-delà de cette réalité, la photographie constitue en elle-même le début d'une révolution autre. Roland Barthes estime, en effet, qu'il est question d'une véritable révolution psychologique et philosophique dans la représentation de soi et des autres. A la manière d'un prestidigitateur détournant l'attention du spectateur de la manipulation qu'il exécute en produisant un geste spectaculaire qui n'est pour rien dans son tour, la photographie introduit tout autre chose sur la scène de l'histoire que ce qu'elle paraît y faire en réalité. C'est dire qu'abstraction faite de la prouesse technique dont elle est la preuve incontestable, la photographie permet de produire un nouveau sujet humain dont la relation à soi-même est profondément altérée. Dans cette optique Barthes note que la photographie, c'est «l'avènement de moi-même comme autre». En effet, au moyen de la photographie, l'Homme est devenu en mesure de se voir de l'extérieur comme un autre, de devenir pour lui-même objet. En passant du statut de sujet au statut d'objet, l'Homme devient étranger à sa propre conscience. Autrement dit, la photographie fait que l'homme soit comme un étranger à soi-même, un autre qui ne s'appartient plus et dont l'image circulante l'expose, telle une chose, au regard anonyme et quelconque. La fameuse description sartrienne du moi qui fait l'épreuve de sa difficile objectivation sous le regard d'autrui trouve là sans aucun doute une de ses conditions de possibilité. Le regard dont parle Sartre n'est pas en effet celui incarné d'une personne particulière qui nous regarderait effectivement, mais celui abstrait émanant de la mécanique objective de l'appareil photographique. Au regard personnel qui vient de“ quelqu'un ”, coloré de la subjectivité qui le singularise, s'oppose la silencieuse impersonnalité du second qui ne vient de “ personne” en particulier, et qui, pour Sartre, le précède. Or, loin d'être une donnée intemporelle de la condition humaine comme Sartre paraît le penser, l'impersonnalité du regard est, parmi d'autres facteurs, un des effets historiques de l'invention de la photographie. Le moi n'est plus ce qu'il pense être, il est cet alter ego que produit l'objectif pour les autres, auquel on l'apparente et on l'identifie, qui circule et passe de mains en mains, qui survit sans lui en cas de vieillesse ou de mort. Le portrait peint restait empreint de subjectivité, marqué qu'il était par le style du peintre, ses préférences esthétiques. De surcroît, il célébrait un sujet plutôt qu'il ne le reproduisait. Il convient de rappeler que cette célébration était l'apanage de l'élite de la société qui, par le truchement du portrait, s'efforçait de se distinguer. A contrario, la photographie est démocratique et comparative. En identifiant les individus, le cas de la photographie d'identité, la photographie cherche à mieux les mettre en relation et marquer les ressemblances et les différences dans une communauté. La photographie va très vite produire des images de soi du point de vue d'autrui. Qu'on le veuille ou non, même dans l'autoportrait photographique, c'est toujours un autre que soi qui est photographié et qui photographie. En effet, le regard photographique n'est pas toujours neutre et innocent. Puisque la photographie, physiquement parlant, est une affaire de lumière, l'Homme est en mesure d'agir sur cette lumière en vue d'obtenir les effets qu'il escompte. Ainsi, le moi, que le regard photographique tente de capter de l'extérieur et d'immortaliser, peut être déformé ou esthétisé. C'est dire que l'appareil photo, avec sa mécanique assez complexe et sa chambre noire, ne peut préserver intacte son objectivité surabondamment louée. Combien de photos de candidats aux élections sont exagérément esthétisée, à grand renfort de logiciels de Photoshop. L'objectif est évidemment de faire briller l'image de ces candidats. Combien de photos intégrées dans des messages publicitaires trahissent et s'éloignent délibérément de la réalité. Combien de magazines présentent des stars de cinéma ou de mode sans aucune ride, sans aucun pli. La photo est devenue un champ d'expérimentation où les techniques rivalisent. Quand il s'agit de reproduire littéralement le réel, l'objectif de l'appareil est capable de le faire sans encombre. Mais quand il est question de reproduire autre chose que ce qui est déjà là, la photographie s'éloigne de sa fonction initiale, à valeur démocratique et comparative. La quête de soi-même via le regard photographique n'est pas chose garantie car ce moi recherché peut subir des altérations voulues, à même de flatter l'égo ou le heurter. Professeur à l'université Sidi Mohamed Benabdellah «Omar m'a tuer» projeté à l'IF En même temps avec la ville canadienne de Montreal, la cité scientifique a pu voir en avant première, à l'Institut français, le film français «Omar m'a Tuer». Le film essaye de recomposer les différentes facettes de l'histoire réelle de Omar Reddad, jardinier marocain en France, condamné par la justice française à une lourde peine de prison ferme, pour le meurtre de son employeuse. Fils d'immigrés marocains, Roshdy Zem qui décide de s'aventurer dans les dédales d'une histoire qui a divisé l'opinion publique française, prend des cours de théâtre et se passionne pour le football. Si sa première expérience cinématographique remonte à 1987 (une figuration dans Les Keufs), le jeune homme, qui gagne sa vie en vendant des jeans sur les marchés, ne pensait aucunement devenir acteur. La persévérance, la détermination et la chance ont fait le reste. Et c'est lui-même qui incarnera le rôle principal d'Omar Reddad. A-A Fès Akhennouch lance la campagne agricole 2011-2012 C'est un lancement de campagne agricole en fanfare qu'a fait le ministre de l'agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhennouch. Il a choisi de lancer la saison agricole depuis la cité scientifique, la région regorge de petits agriculteurs qui devaient former beaucoup d'espoirs dans ses promesses et aussi ses projets. A Fès, l'occasion a été saisie pour lancer toutes les mesures nécessaires afin de garantir une bonne saison agricole. Pour les uns, ce ne sont que de simples promesses qui ne semblent pas avoir eu les effets escomptés sur eux. Pour les autres, ce sont des axes majeurs à même de profiter aux petits agriculteurs. Lors de la cérémonie de lancement de cette campagne, le ministre a précisé que cette année verra une mobilisation de pas moins de 1,3 million de quintaux de semences sélectionnées pour approvisionner la filière à des prix de vente plus bas que ceux de l'année dernière. De quoi faire, selon beaucoup d'observateurs présents sur place, une aubaine. M. Akhennouch a également a assuré les présents quant à l'approvisionnement en engrais. Et d'ajouter que leurs prix ne subiront aucun changement par rapport à la saison précédente. Booster les caisses des directions régionales d'abord. Ainsi, une enveloppe de l'ordre de 60 MDH, consacrée aux directions régionales de l'agriculture, sera allouée pour l'acquisition des plants d'arbres fruitiers et de palmiers-dattiers, subventionnés dans le cadre du Fonds de développement agricole. Selon M. Akhennouch, les petits agriculteurs seront exonérés des frais des eaux d'irrigation au titre des campagnes agricoles antérieures à 2008 à concurrence de 10.000 DH avec l'exonération des intérêts et le rééchelonnement des créances dépassant ce montant. A-A Recherche scientifique… Voie judicieuse pour le développement La recherche scientifique est la voie la plus judicieuse pour le développement des pays arabes et la clef de voûte du décollage économique de ces Etats, a affirmé le secrétaire général de l'Union des universités arabes (UUA), le Jordanien Soltane Abou Orabi Al Oudwane. S'exprimant lors d'une rencontre organisée, mercredi à Fès, sous le thème “la recherche scientifique dans le monde arabe: réalité et perspectives” M. Abou Orabi Al Oudwane a estimé que la recherche scientifique est devenu actuellement le catalyseur du “nouvel ordre mondial” permettant entre autres de combler le fossé scientifique et technologique existant entre les pays développés et le monde Arabe. Le SG de l'UUA a également fait savoir, lors de cette rencontre initiée par l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA), que les pays arabes consacrent uniquement 0,2 pc de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche scientifique, contre 1,7 pc en Europe et 2,7 pc aux Etats-Unis d'Amérique. La recherche scientifique dans les pays arabes est purement académique et dédiée à la promotion sociale et l'amélioration des conditions matérielles des chercheurs, a-t-il relevé. Evoquant la réalité de la recherche et développement dans la région arabe, le responsable a indiqué que la Jordanie dispose de 3.030 chercheurs pour chaque million d'habitants, suivie de la Tunisie de 1.588 chercheurs, du Maroc avec 647 chercheurs, d'Egypte avec 617 chercheurs, du Qatar (170), de l'Algérie (170) et du Yémen ( 23). Et d'ajouter que les sources du financement de la recherche scientifiques dans les pays arabes sont l'Etat, l'aide interne des universités au corps professoral, les centres indépendants relevant des ministères et le soutien externe des instituts internationaux comme l'UNESCO, la Banque Mondiale et l'Union Européenne. M. Abou Orabi a, à cette occasion, passé en revue les problèmes entravant le développement de la recherche scientifique et technique dans le monde arabe, citant, dans ce cadre, le manque des stratégies et politiques claires en la matière, l'insuffisance des ressources financières et le manque de programmes nationaux. De son côté, le président de l'USMBA, M.Essarghini Farissi a souligné l'importance grandissante de la recherche scientifique et technique dans le développement socio-économique et technologique des pays arabes, estimant que l'investissement dans la Recherche et Développement aura des effets d'entraînement sur les autres secteurs de l'économie. M. Farissi a également relevé que le manque de coordination entre les universités arabes et le manque de recherche scientifique et technique sont les principales causes de l'immigration des compétences arabes vers l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. Le prochain congrès de l'Union des universités arabes prévu en 2012 , se tiendra au Maroc, a-t-il annoncé, précisant que l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès accueillera à cette occasion une pléiade de chercheurs arabes membres de l'UUA. L'USMBA de Fès a été désignée membre officiel de l'UUA en marge de la dernière assemblée générale de l'Union tenue récemment à Amman.