Malgré l'atonie et la diminution de l'attrait du marché boursier durant cette période estivale de l'année, l'indice MASI a réalisé au titre du mois d'Août, un rebond significatif de 2,68%. Dans sa dernière lettre mensuelle, Attijari Intermédiation explique que cette reprise tant attendue, intervient après que le marché Actions ait accusé des pertes cumulées de 29,59% durant les six derniers mois. La hausse du marché enregistrée au cours du mois d'août s'est accompagnée par un net redressement des volumes des transactions, font remarquer les analystes de la banque d'affaires. La forte correction des cours depuis le mois de février dernier se justifie, s'après Attijari Intermédiation, par le climat d'incertitude qui s'est installé progressivement à la Bourse de Casablanca. Dans une précédente publication, Attijari Intermédiation expliquait que les révolutions sociales des pays arabes de la région, conjuguées à la crise de confiance que connaissent les places financières mondiales, ont suscité un mouvement de panique initié par les investisseurs étrangers et suivi, par la suite, par les acteurs locaux. Pour ce mois d'août, la hausse du marché s'est accompagnée par un net redressement des volumes des transactions. Ainsi, l'activité des échanges sur le marché central a drainé en ce mois une moyenne quotidienne de 121,6 millions DH contre à peine 30,7 millions DH un mois auparavant. «Nous relevons un regain d'intérêt des investisseurs pour quatre principaux secteurs. il s'agit des valeurs minières qui promettent des « superprofits » pour le premier semestre 2011; du secteur de l'énergie sur lequel les investisseurs anticipent un redressement des résultats opérationnels en 2011, particulièrement pour la raffinerie de pétrole la Samir; des Banques/Assurances, suite à la publication de bons résultats de la part d'Attijariwafa Bank et Wafa Assurance au titre du premier semestre 2011; et enfin, des Télécoms après l'annulation officielle de la cession des 7 % du capital de Maroc Telecom par le gouvernement. Cette annonce a permis la dissipation des pressions vendeuses que subissait le titre depuis plusieurs mois déjà», notent les auteurs de la lettre mensuelle. Les minières, un potentiel toujours caché « S'il faut continuer de croire en le potentiel toujours caché des minières, c'est parce que tout simplement ces dernières profiteraient d'un triple effet, particulièrement SMI et Managem », précise la le document de la banque d'affaires. Serlon ses analystes, il s'agit plus précisément : 1) d'un effet prix : les métaux précieux, sur lesquels SMI et Managem sont positionnées, sont rentrés dans une phase haussière lourde. Ainsi, le cours de l'Or se situerait au dessus des 1.400$/oz sur la période 2011-2013. Quant à l'Argent, celui-ci évoluerait au dessus des 30,0$/oz sur la même période; 2) d'un effet couverture: la baisse progressive des niveaux de couverture sur l'Or et l'Argent qui s'annuleront complètement en 2013, soutiendrait significativement la croissance bénéficiaire de Managem et SMI sur la période 2011-2013. Celles-ci pourraient ainsi vendre des quantités de plus en plus importantes au cours du marché qui demeure très lucratif; 3) et d'un effet volume : l'entrée en production progressive des sites aurifères de Bakoudou (au 4ème trimestre 2011), du Soudan (T4 2013) et d'Etéké (T4 2014) adossée à l'augmentation de près de 40 % de la capacité de production de SMI à partir du 2ème semestre 2013 soutiendraient considérablement la hausse des revenus sur cette période. Dans ce contexte, seules SMI et Managem devraient tirer profit de cette conjoncture favorable. Quant à CMT, ses résultats futurs dépendraient uniquement du cours du Plomb qui représente près de 60 % de ses revenus. SMI demeure notre préférée puisqu'elle allie à la fois rendement et croissance. Avec une capacité bénéficiaire qui devrait franchir la barre des 1 milliard DH en 2013, le titre SMI devrait affiche des niveaux de P/E et de D/Y très attractifs, à savoir 6,5x et 12,3% respectivement. Managem, pour sa part, afficherait une croissance bénéficiaire élevée sur les deux prochaines années de 58,3%, lui permettant d'atteindre un bénéfice d'environ 1,4 milliard DH A cet effet, son P/E passerait à un niveau intéressant, soit 8,8x. Toutefois, la valeur demeure peu attractive en termes de rendement qui ne dépasserait pas les 3,4% sur la période 2011-2013. L'aversion au risque des investisseurs Outre les indicateurs macro et microéconomiques, la dynamique du marché boursier casablancais est influencée, en l'occurrence, par le climat général des affaires, note Attijari Intermédiation. Ce dernier facteur englobe la perception future des investisseurs envers plusieurs aspects, dont essentiellement l'évolution du contexte économique, politique, social, géopolitique et international. Aujourd'hui, il y a une déconnexion très visible entre l'économie réelle et la perception future des investisseurs. En dépit de bons indicateurs, la Bourse de Casablanca est restée indifférente en poursuivant un trend baissier de fond, entamé depuis le début d'année. Aujourd'hui, l'aversion au risque des investisseurs est plus sensible aux éléments qualitatifs qui impactent fortement leur perception de l'avenir plutôt qu'aux chiffres économiques publiés. Cette perception de l'avenir est une sorte de prédiction subjective qui repose plutôt sur l'intuition que sur la raison.