L'athlétisme marocain va de mal en pis, il est en chute libre. Le dernier rendez-vous planétaire des Mondiaux 2011 de Corée du sud a bien reflété l'image réelle de l'athlétisme national qui n'arrive toujours pas à sortir de son marasme et à redresser la barre quand il le faut face aux champions du monde comme ce fut le cas dans le temps. Pour la deuxième fois consécutive, les athlètes marocains sont sortis bredouille du championnat du monde après la déception de l'édition 2009 à Berlin. Auparavant en 1993 à Stuttgart, le Maroc avait également raté le podium. 2007 à Osaka reste la dernière édition où le Maroc avait pu sauver l'honneur grâce à la seule médaille d'argent de Hasna Benhassi sur 800m. Depuis lors, le compteur du Maroc est resté bloqué à 0 médaille. A qui incombe la faute ? Aux athlètes marocains qui ne sont pas à la hauteur… ? Aux encadreurs et entraineurs nationaux qui continuent à y croire en dépit de leur échec… ? Aux anciens champions, qui ont tourné le dos à l'athlétisme marocain optant pour l'émigration surtout dans les pays du Golfe… ? Aux dirigeants, nouveaux et anciens, qui n'ont pas rempli leur mission d'assurer la relève… ? Les responsabilités sont claires et chacun doit assumer et s'assumer. A l'époque et dans un passé non lointain, l'athlétisme faisait les beaux jours du sport marocain. L'athlétisme national avait l'honneur d'être parmi les 10 premiers pays classés dans le monde, voire plus, aux championnats du Monde comme aux jeux olympiques grâce à des athlètes tels Saïd Aouita, Nawal El Moutawakkil, Nezha Bidouane, Hicham El Guerrouj, Salah Hissou, Zahra Ouaziz, Ali Ezzine, Brahim Boutayeb, les Khalid Skah et Boulami…, jusqu'aux récentes éditions avec Hasna Benhassi et Jawad Gahrib le marathonien… Aujourd'hui, le Maroc avait également la chance de continuer à briller dans cette épreuve avec le nouveau marathonien Abderrahmane Bouramdane classé 4e offrant à sonpays la seule distinction par équipe. Bouramdane a brillé au marathon tout comme Yahya Berrabeh, le sauteur en longueur, qui était à sa cinquième participation aux Mondiaux, et qui a pris une bonne 4è place de cette épreuve technique, en l'absence de son coach Abdeljalil Ben Cheikh. Berrabeh (4è meilleur performeur mondial cette saison avec 8,40 m), qui aurait pu réussir mieux, a été tellement déçu par les responsables de la FRMA qui n'ont pas autorisé son entraineur à l'accompagner à Daegu. Ces derniers ont jugé utile d'accorder l'importance aux seules courses du demi-fond au détriment des autres épreuves. Voilà des erreurs qui sont impardonnables et qui justifient les éliminations en série et dans les premiers tours de tous les athlètes marocains aux Mondiaux 2011. Après donc cette nouvelle catastrophe, le changement s'impose. Les dirigeants de la FRMF sont directement impliqués. Ils doivent rendre les comptes avant de partir même si nous sommes en pleine préparation pour les prochaines échéances dont les Jeux olympiques 2012. L'athlétisme marocain qui se trouve aujourd'hui dirigé par des hommes qualifiés de technocrates et qui n'ont rien à voir avec les choses techniques ou la gouvernance d'une fédération d'athlétisme en général, a besoin d'un nouveau souffle dans l'espoir de pouvoir rebondir et renouer avec les gloires du passé, dont un certain Saïd Aouita, la légende internationale qui a été dénichée par un Aziz Daouda, l'ancien directeur technique national. Et ce n'est guère un problème, quand on échoue il faut l'avouer, il faut partir et laisser la place aux autres. Sans rancune…