Ce sont huit spectacles qui ont animé la cinquième journée du festival des musiques sacrées du monde de Fès qui a débuté vendredi dernier dans la capitale spirituelle. La spiritualité a été constamment présente dans la déclamation des poésies soufies de Jalal Eddine Arroumi (1207-1273) savamment interprétée par Shahram Nazeri, appelé dans son pays, l'Iran, «le rossignol persan» et l'ensemble «Rumi». Ce fut un spectacle marquant par sa poésie et sa sérénité et qui a tenu en haleine le public qui s'est déplacé en masse à Bab Al Makina. Le chanteur, qui était également accompagné par son fils Hafez, a par son interprétation donné plus de mysticité aux poésies des grands maîtres soufis, tels Arrumi ou encore Saadi notamment les textes intitulés «le soleil sombre au dessus de la route de soie», «mystifié», «éternité» ou encore «la passion de Arrumi». Ce spectacle spirituel a été rehaussé par la projection des oeuvres picturales du peintre et calligraphe Irakien Hassan Massoudy. Massoudy qui a exposé dans le monde entier et dont les oeuvres font partie de plusieurs collections publiques, s'est lancé depuis 1972 à la réalisation de calligraphies en public, projetées sur grands écrans. «Les créations de Massoudy sont le fruit d'une rencontre avec le passé et le présent, l'art oriental et l'art occidental, la tradition et la modernité» écrit la critique à propos de l'oeuvre de cet artiste dont les oeuvres sont exposées au Musée Batha. Autres lieux, autres rendez-vous et autre spiritualité, venant cette fois de Corée du Sud avec les tambours sacrés de l'Ensemble QamulNori Hanullim. Rien à voire avec la prestation rythmée et virevoltante des douze maîtres Tambours du Burundi (dimanche). Là, le mouvement est plutôt lent, calme et serein et la prestation a alterné jeux solos ou collectifs, le tout inspiré des cérémonies religieuses et spirituelles locales. Pour ce qui est du «festival off» appelé par l'organisation «festival dans la ville», trois espaces ont été animés par cinq spectacles dont une fusion toute particulière, entre les Abidates R'ma de khouribga et les Musiciens du Nil Haute Egypte, qu'a abrité la scène de Bab Boujloud. A Ait Skato, les tambours du Burundi ont chauffé le jeune public qui a convergé en grand nombre vers cette scène, attiré qu'il était par les troupes musicales «nouvelle génération» Style Souss et Casa-Crew. Pour les couches tard et les férus des veillées soufies, la programmation a prévu à partir de 23H00 une soirée de transe sur les rythmes de la Tarika Shaymiya du Gharb Oulad Mokhtar. Le festival des musiques sacrées du monde, organisé par la Fondation Esprit de Fès, a programmé plus de 60 spectacles qui seront donnés par plus de 750 artistes nationaux et étrangers.