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Secteur du tourisme : De quelle politique avons-nous besoin?
Publié dans Albayane le 19 - 08 - 2011

On ne cessera jamais de le répéter. L'industrie touristique à Agadir demeure l'une des activités névralgiques de la région voire à l'échelon national. Les chiffres sont là et parlent d'eux même. Avec la station balnéaire de Taghazout qui atteindra dans les quelques années à venir plus de 20 000
lits, en plus de presque 26 000 déjà existant dans celle d'Agadir, soit plus du tiers de la capacité d'accueil du royaume, si naturellement on arrive à rénover plus de la moitié en état de délabrement.
Tous les ingrédients naturels et climatiques, plus spécialement, outre le potentiel hospitalier, stabilisateur et infrastructurel, convergent pour faire de l'une des plus belles du monde une référence notoire du tourisme, à l'échelle planétaire, au moment où la compétitivité est cruciale.
Cependant, si toutes ces conditions sont réunies pour une véritable expansion hôtelière et touristique, on est toujours amené à s'interroger sur les compétences humaines qui peuvent optimiser ces potentialités et sur les conceptions à mettre en œuvre.
Tout au long du parcours touristique de la ville, durant plus de trois décennies, il est loisible de constater, en fait, que nombre de professionnels bien introduits dans le domaine a pu insuffler des élans jaillissants, depuis que la destination se vendait aisément à coups de génie, en allant persuader les scandinaves, les germaniques et autres, à venir savourer les délices d'une cité somptueuse.
A ce temps là, le « tout compris » n'était pas au menu du jour et on s'ingéniait à donner le meilleur de soi-même pour être à la hauteur. Puis, se succèdent les institutions de réflexion et de concertation, notamment le CTP, le GRIT et aujourd'hui le CRT, appellations qui se suivent, mais dont la teneur reste quasi inchangée, quoique la dernière se soit hissée du lot. Dès lors, les divergences et surtout les frictions intrinsèques s'érigeaient d'une manière répétitive . Le clanisme était désormais de mise, en plus de l'émergence sur scène des acteurs influents qui donnent, de plus en plus, à l'économie touristique une dimension makhzénienne que ni les décideurs centraux ni les autorités locales ne pouvaient endiguer ni contrôler. C'est ainsi que le tourisme n'était plus conçu comme une dynamique globale qui intègrait et parrainait les diverses activités parallèles pouvant renforcer cette plaque tournante, mais des propriétés où les désirs de prestige segneurial sont assouvis. De ce fait, l'esprit de créativité et du labeur d'antan était vite envahi par l'approche de facilité et de paresse, avec l'entrée en lice du « All inclusive » dans presque toutes les unités hôtelières.
Une formule qui, malheureusement, hypothéquait tout l'effort touristique déployé dans le secteur depuis des lustres. A défaut de mettre en place une vision nationale qui tient en compte toutes les constituantes de l'industrie touristique, en particulier, les restaurateurs, les agences de voyage, les commerçants d'artisanat, les chauffeurs des grands et petits taxis, les guides touristiques…, on se focalise résolument sur la conquête des tours opérators qui, bien entendu, en tirent le plus grand profit.
En revanche, c'est toutes ces composantes qui en pâtissent, y compris les différents agents des hôtels qui ne bouclent leur ébauche qu'à travers les pourboires rituellement perçus après chaque service et qui s'en trouvent maintenant cruellement affectés .
Pis encore, les touristes qui choisissent la destination Agadir pour ses splendeurs et ses richesses patrimoniales s'en privent tout au long de leur séjour puisque restés barricadés dans l'enceinte de l'hôtel adoptant cette formule qui, par-dessus le marché, se transforme en véritable souk où sont exposés les épices, les légumes, les fruits, les légumineuses, l'orfèvrerie, la joaillerie et même, dans certains coins sans pudeur, des filles de joie destinées particulièrement aux énergumènes du Golf sont monnaie courante . Ajouter à cela, les durs coups essuyés par l'écotourisme dont les investisseurs ont monté, dans les beaux recoins de la nature, à Immouzzer et autres, des bijoux à l'architecture du terroir et dont les touristes sont souvent privés à cause du « tout compris ». Devant cette percée dévastatrice de cette formule, on ne comprendra jamais l'attitude de l'Etat qui, d'une part prétend encourager le tourisme rural à partir des programmes lancés à cet effet et, d'autre part, continue à faire la sourde oreille aux plaintes et appels arborés par rapport à cet « All inclusive », devenu, au fil du temps, comme une réelle entrave aux différentes activités touristiques. D'autre part et au moment où les restaurateurs accusent des coups dus à la formule suscitée, certains s'adonnent à la multiplication des prestations dans la même boîte (snack, restaurant, bar, pâtisserie, boulangerie…), parfois sans autorisation requise. D'autres, moyennant des enveloppes juteuses, parviennent à décrocher le « droit » de mettre dans le marché charnel des cabarets où peuvent « officiellement» pratiquer les milles et une nuits en toute quiétude.Tous ces contrastes sont hélas connus voire aggravés, car, il y a toujours des arrivistes qui profitent de cette situation controversée. Enfin, certes la volonté politique de faire du tourisme un levier du développement économique de premier ordre.
Les opérations mises en fonction à ce propos, notamment à travers la vision 2020, illustre bien cette orientation majeure. Toutefois, l'action touristique dans cette visée doit également tirer vers le haut toutes les activités qui forment ce tout indissociable et qui n'admettent point ce hiatus qu'est le « tout compris ».
Agadir n'est point une ville située en plein Caraïbes ou encore Hawaï, enclavée dans la nature. Non loin de tout cela, Agadir dont la kasbah est dépositaire d'une riche civilisation et dont l'arrière pays est porteur de diversité attractive, est perpétuellement ouverte aux offres de rêve. Il est donc inadmissible de fermer ses portes à ses visiteurs des quatre parties du monde, pour le plaisir de quelques opérateurs inciviques.
Saoudi El Amalki
Vie du parti
Conférence de A. Ouammou à Agadir
Dans le cadre de l'opération nationale « portes ouvertes du PPS, maître Abdellatif Ouammou, membre du bureau politique du parti, donnera demain samedi 20 aout à partir de 22h, au siège de la section locale du PPS, sis au quartier ERAC Bouargane à Agadir, une conférence sous le thème « Les échéances législatives et les tâches de l'heure ».
Enseignement
Le plan d'urgence, deux ans après...
La rentrée scolaire 2011/2012 se pointe déjà. La rupture du jeun débouchera ipso facto sur le chemin des écoles. Les bourses des familles modestes seront, encore une fois, malmenées par des dépenses successives.
Sous le mot d'ordre national « Ensemble pour l'école de la réussite », le plan d'urgence qui s'étend de 2009 à 2012, prôné par le département de tutelle pour combler les retards de la charte nationale de l'éducation et de la formation dont les échéanciers prennent fin en 2010, entamera sa troisième et avant dernière année en vigueur. Il est, en fait, bien connu que l'Etat a débloqué un budget additionnel pour financer ce programme palliatif en termes de mise à niveau des infrastructures scolaires, de dotation en équipements didactiques, de renforcement des bourses d'internats et de cantines, de soutien social au niveau des cartables et uniformes, de mise en place de réseaux de transport scolaire…
Des fonds supplémentaires sont alloués en vue de réactiver la machine du système scolaire qui constitue, en fait, l'une des priorités nodales des projets de développement de notre pays. Cet effort non négligeable a donc permis, sans nul doute, d'atténuer les effets de la misère qui accompagne, depuis longtemps ce secteur, toujours au stade de l'expectative. Cependant, suffit-il, dans les circonstances actuelles, d'injecter quelques dizaines de millions de dirhams dans les cellules fondamentales du corps scolaire pour espérer le décollage effectif de notre enseignement ?
Il est vrai que, compte tenu des diagnostics alarmants du conseil supérieur de l'enseignement, les résolutions dégagées ont particulièrement mis l'accent sur les pénuries budgétaires qui entravent foncièrement la vie scolaire sous ses divers angles. Les panacées urgentes sont donc allées droit vers la résorption des carences matérielles par le truchement de budgets sectoriels.
Pour ce faire, il a été décidé de mettre en place dans chaque établissement scolaire des structures associatives dans le but notamment de réussir l'opération de « un million de cartables », à travers le royaume et, partant, d'assurer la réussite totale des premières générations du plan d'urgence, à partir de l'année d'entrée au primaire, en favorisant la scolarité des bas âges et évitant le décrochage scolaire par la suite.
On ne peut alors que louer la promptitude et la sagacité de toutes ces mesures qui avaient fait l'objet de longues et larges consultations au niveau des constituantes de la famille de l'éducation et de la formation. Toutefois, sans verser dans les troubles fêtes au moment où on l'on s'apprête à regagner les postes des études, il est bien amer de dire que ce ne sont là que des « fuites en avant », en dépit du sacrifice énorme dont pâtit certainement le budget général. En effet, les réformes préconisées depuis l'amorce de cette dernière décennie consacrée à la charte ont démontré, outre les déphasages enregistrés entre les réalités et les ambitions, leurs limites en termes d'intégration effective des apprentissages dans le système développemental de la nation.
Autrement dit, à côté des déficiences cumulées au niveau de la sécrétion des valeurs chez les apprenants en position conflictuelle par rapport à la société, les contenus curriculaires pour de meilleures adaptations aux profondes mutations sociétales aspirant au projet démocratique et moderniste ne répondent guère à ces changements opérants. On tentait de précipiter les meilleurs taux de scolarisation parmi les enfants, particulièrement en milieu rural, dans un souci certes de lutter contre l'illettrisme, mais sans tenir compte des enjeux décisifs des qualités assignées et des adaptations aux exigences de l'emploi.
Les dysfonctionnements ne tardaient pas de révéler encore une fois le désintérêt dont souffre l'enseignement technique, en tant que fer de lance dans un pays comme le nôtre résolument tourné vers l'essor des réseaux économiques, la profusion des disparités criantes entre les apprenants dont l'ascension pyramidale est défaillante, la croissance des déperditions scolaires, la dégradation du niveau d'assimilation et la détérioration de la vie scolaire face à ces faillites et les situations d'embrouillement dans lesquelles se débat le corps enseignant dont les mouvements de protestation, légitimes du reste, perturbent et affectent pareillement le déroulement des cours.
Au regard de toutes ces dysfonctionnements, il est loisible d'avancer qu'il ne s'agit pas seulement de résumer la misère de l'enseignement en terme budgétaire, mais, aussi et surtout, en terme de choix et d'orientations politiques susceptibles de proscrire les inégalités, de produire des générations fortement armées capables de relever les défis de notre nation émergeante, de valoriser la recherche scientifique et l'enseignement technique…Il est bien clair que l'argent, à lui seul, ne fait pas...l'école!
S.E.A
Le paradoxe de la santé
Une maladie chronique
Cette fois encore, le paradoxe est criard ! Au moment où l'entrain économique s'anime à bâtons rompus pour s'approprier une place au soleil dans l'échiquier national, en tant que pôle vital, la torche sociale, elle, brûle et déverse ses braises sur les populations démunies.
Parmi les départements sociaux les plus affectés par ce dilemme, on ne peut taire la situation dans laquelle se débat le secteur de la santé. Depuis déjà plusieurs décennies, l'hôpital Hassan II d'Agadir auquel on a adjoint maintes extensions et réalisations dispense des soins de plus en plus indigents à plus de la moitié de la superficie du royaume.
Avec presque une panoplie de médecins, quelques poignées d'infirmiers et d'une capacité litière exiguë, cet établissement sanitaire est loin de satisfaire toutes les demandes émanant de la préfecture d'un demi million et de toutes les régions du sud. En effet, l'affluence massive est galopante, avec une dizaine d'agents du personnel qui se décime pour la retraite, chaque année sans compensation. Le départ volontaire de la fonction publique, d'il y a quelques années, a terriblement enfoncé le clou dans le corps d'un département fragilisé par la carence et la précarité. Au centre hospitalier régional Hassan II d'Agadir, les chiffres révélés se passent de tout commentaire.
Cette institution, la seule à vivoter encore dans plus de la moitié du territoire du pays, renferme, effectivement des ressources paramédicales très limitées, ce qui s'est répercuté négativement sur la qualité des soins prodigués.
En dépit de la politique de départementalisation adoptée par la direction de l'hôpital, fort imprégnée dans cette ébauche de redressement, histoire de faciliter la gestion de l'établissement et cerner l'étendue de l'opération, en mettant en place plusieurs services au sein d'un département, la pénurie de personnel soignant est criant et risque d'empirer si l'Etat ne se penche sérieusement pas sur ce manque à gagner en terme de ressources humaines.
Il est pareillement inadmissible qu'une zone immense regroupant nombre de régions du sud ne soit pas dotée d'un CHU, d'autant plus que l'enseignement universitaire demeure dépourvu de spécialités telle la médecine sous toutes ses branches.
Certes, des efforts louables ont été déployés dans le sens de la qualification de cet établissement, au niveau du système d'informatisation, des soins complets, des dessertes, des approvisionnements… en vue d'assurer la restructuration escomptée.
Toutefois, des contraintes continuent toujours à handicaper le développement des services sanitaires qui deviennent de plus en plus onéreux et inaccessibles pour les grandes masses. Ces manques incitent alors à la prolifération au sein du corps médical et infirmier des pratiques corruptives intolérables même de la part de ceux qui prétendent être issus du camp démocratique, profitant de l'affolement et l'ignorance des patients toujours à la merci de leurs interlocuteurs avides de gains illicites. Il va sans dire que les responsables de l'hôpital en question sont appelés à mettre en application un plan d'action basé, d'abord, sur la réorganisation hospitalière à même de répondre aux attentes des citoyens, l'amélioration de la santé maternelle et infantile, le renforcement des performances en matière d'assurance qualité. Cette action priorise également une approche de proximité permettant le désenclavement en terme de services sanitaires, surtout en faveur de la prise en charge de la femme enceinte dans les patelins les plus reculés, en mettant en œuvre le travail en réseau avec toutes les unités sanitaires.
Une volonté à matérialiser pour aller de l'avant malgré les handicaps et les carences, mais la problématique est encore plus pesante et déchirante tant que le service sanitaire n'est pas doté en quantités suffisantes des moyens budgétaires, techniques et humains. Un simple détour dans l'enceinte de l'hôpital dévoile cette réalité quotidienne, avec des locaux nauséabonds, des insuffisances voire des absences flagrantes en médicaments, soins et personnel soignant, des comportements indignes…
La montée ascendante du privé n'arrange pas, pour le moins cette situation calamiteuse, puisqu'on va puiser le personnel dans le public affreusement déserté pour des gains supplémentaires, sans parler des coûts exorbitants des frais hospitaliers pour des opérations en majorité inutiles et des erreurs professionnelles souvent fatales. La santé est donc malade de ses propres moyens et contamine tout son entourage.
S.E.A
Justice
Installation de A. Jaafari à la tête de la cour d'appel d'Agadir
«La réforme de la justice est considérée comme un réel test pour l'ancrage de l'Etat de Droit et des Institutions», affirme Abdallah Jaafari à l'issue de la cérémonie de son installation, mardi dernier, à la présidence de la cour d'appel d'Agadir. Assistée par un parterre de personnalités, conduit par le Wali de la région Souss Massa Drâa, cette nomination survient dans le sillage du mouvement du corps de la magistrature afin d'insuffler des bouffées d'oxygène dans ce département crucial dans la vie quotidienne des citoyens et du processus démocratique de notre pays.


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