«Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout pour l'adoption d'une liste nationale dédiée aux jeunes». Ces propos émanant de Mehdi Mezouari, membre du bureau national de la jeunesse ittihadie, traduit l'attachement ferme des jeunes marocains à une représentativité au sein de la future Chambre des représentants. Ainsi, 29 organisations de jeunesse et 17 autres de la société civile se sont réunies mercredi à Rabat pour défendre cette revendication. Réunies sous la bannière du «Mouvement de la jeunesse marocaine pour une représentativité politique maintenant», ces associations ont voulu, par une telle rencontre, adresser un message clair aux dirigeants des instances politiques : l'heure est au changement. Pour Mehdi Mezouari, l'objectif de la rencontre de Rabat est d'exercer plus de lobbying sur les partis. «Il faut que les formations politiques saisissent bien le message, notamment de l'après 20 février, et du 1 juillet, date de l'approbation de la nouvelle Constitution», souligne le militant de la Chabiba de l'USFP dans une déclaration au journal Al Bayane. Et d'ajouter que « aujourd'hui il y a une forte demande de rajeunissement des élites. Et la liste nationale constitue un moyen pour concrétiser un tel objectif. Mais, il s'est avéré que parfois les partis politiques marocains sont aussi conservateurs que le ministère de l'Intérieur». Un avis partagé largement par Driss Redouani, secrétaire général de la jeunesse socialiste. Le militant du PPS s'interroge comment une large catégorie qui constitue presque les deux tiers de la société marocaine subit de l'injustice et demeure marginalisée du champ politique et des postes de décisions. «Je trouve que cela est aberrant», martèle-t-il. Driss Redouani considère que le discours politique des partis est régi par un paradoxe. «Il y a un hiatus abyssale entre les paroles et la réalité du terrain», explique-t-il. «Car ces partis, au moment où ils appellent à une intégration des jeunes, "omettent " de pratiquer un tel principe au sein de leurs instances organisationnelles». Redouani reconnaît que les partis politiques au Maroc n'ont pas une vision claire quant à la question de la jeunesse, et que leurs discours manquent de courage». Il est à souligner que le «Mouvement de la jeunesse marocaine pour une représentativité politique maintenant» a envoyé hier une lettre au ministre de l'intérieur et une autre au Premier ministre Abbas El Fassi pour demander une audience. Les organisations de la jeunesse vont également rencontrer les secrétaires des états majors des diverses formations politiques pour étaler leurs revendications. Des rencontres intra-organisationnelles des jeunes figurent parmi l'agenda du mouvement. Driss Reoudani prévient qu'en cas de non satisfaction des doléances des jeunes, «le mouvement pour représentativité politique maintenant», prévoit de hausser le ton, et même entamer des actions de protestations pour valoir faire leur droit », conclut-t-il.