Le moral des cadres marocains n'est pas vraiment au beau fixe. Selon une enquête menée par le portail Rekrute.com, 72% d'entre eux sont démotivés, contre 60% en 2017. L'enquête, menée auprès de 1926 cadres (70% d'hommes et 30% de femmes) titulaires d'un Bac+4, Bac+5 ou plus, avec un minimum de 2 ans d'expérience professionnelle, s'est intéressée aux raisons de cette démotivation. Le principal manque de motivation est lié à une absence d'évolution de carrière (69%), suivie de près par la rémunération (66%). Le manque de reconnaissance professionnelle démotive également 66% des cadres en 2019 (12 points de plus qu'en 2017), selon l'enquête. "La non reconnaissance au travail peut en effet rapidement devenir un facteur de mal-être et de souffrance", souligne la même source. Dans une moindre mesure, d'autres raisons sont invoquées, comme le déséquilibre entre vie personnelle et carrière (36%), les conflits avec la hiérarchie (29%) ou avec les collègues (10%). Le salaire, premier facteur de motivation L'enquête a également permis de faire la liste des principaux facteurs de motivation des cadres. "Le salaire reste le premier levier de motivation des cadres marocains, mais malgré sa première position, il nécessite d'être associé à d'autres facteurs pour augmenter l'implication au travail", indique Rekrute. L'ambiance de travail, les missions confiées au cadre, ses relations avec ses collègues et celles avec la direction de l'entreprise complètent le top 5 des facteurs de motivation. Qui dit motivation dit souvent sentiment d'appartenance à l'entreprise dans laquelle le cadre évolue. Or, selon l'enquête, ce sentiment a considérablement baissé depuis 2017 (-9 points). D'autre part, le sentiment d'indifférence vis-à-vis de l'entreprise a proportionnellement augmenté: il y a 9% de cadres en plus qui ressentent de l'indifférence vis-à-vis de leur société, souligne Rekrute. Il faut dire que près de la moitié des cadres interrogés (45%) ne sont "pas vraiment d'accord" avec le fait qu'on leur donne les moyens d'atteindre leurs objectifs, et 18% ne sont "pas du tout d'accord". Plus d'un tiers des cadres se sentent stressés Ils sont aussi plus d'un tiers (36%) à se sentir stressés en ce moment, contre 14% qui se disent sereins. Plus de la moitié des cadres (54%) estiment en effet que leur travail leur procure du stress ou de la fatigue morale (contre 49% en 2017), tandis que 11% déclarent que leur travail leur procure du bonheur et du plaisir (contre 16% en 2017). 12% estiment même qu'il leur procure des insomnies ou de la fatigue chronique. Les cadres ayant entre 2 et 4 ans d'expérience sont les plus fatigués et stressés (70%), et les seniors restent plus sereins que les plus jeunes. 17% des cadres ayant plus de 10 ans d'expérience sont sereins, contre 12% de ceux ayant entre 2 et 4 ans d'expérience. Enfin, si 75% des cadres sondés estiment que leur entreprise ne prend toujours pas les mesures nécessaires pour améliorer leur bien-être, 40% sont tout de même optimistes concernant leur avenir chez leur employeur.