L'UMT critique la «mainmise» du gouvernement sur la discussion du projet de loi organique relatif au droit de grève    Session extraordinaire du Conseil de Casablanca : la révision du schéma directeur d'aménagement urbain approuvée    EEP : les taxes parafiscales estimées à près de six milliards de dirhams en 2024    IFC investit 363 millions de dirhams dans Building Logistics Services (BLS)    Régularisation fiscale 2024 : Dernière chance pour se mettre en conformité avant fin décembre    À Melilla, la DGST marocaine participe à l'interpellation de présumés djihadistes    Les prévisions du mercredi 23 octobre    L'ONCF compte investir près de 9,8 milliards de dirhams durant la période 2025-2027    Inauguration à Salé du premier centre d'innovation Nokia en Afrique et au Moyen-Orient    Maroc : vingt ans de prison pour six soldats accusés de complaisance dans un trafic de drogue    La République de l'Equateur décide de suspendre sa reconnaissance de la pseudo « rasd »    Liban : Berri exige d'Hochstein une position israélienne claire et sans amendement sur la «1701»    Palestine : Les attaques israéliennes font au moins 20 tués palestiniens    Gaza : Les délégués permanents de la Ligue arabe en session extraordinaire    Al-Nasr : Adel Taarabt auteur d'un doublé pour sceller la victoire de son club    Marrakech : Le RGDES triomphe à la 2e édition de l'Open Féminin des Clubs    CAN de Beach Soccer : Le Maroc affronte la Mauritanie en demi-finale    Dakhla : la Marine Royale porte assistance à 38 subsahariens candidats à la migration irrégulière    Botola Pro D1: Le DHJ triomphe face au MAT    Soudé, le trio gouvernemental réaffirme son engagement envers les réformes structurantes    Haut-Commissariat au Plan : passation de pouvoirs entre MM. Benmoussa et Lahlimi    Maroc: le FMI projette une croissance de 2,8% cette année et 3,6% en 2025    Systèmes alimentaires : plaidoyer pour une transition inclusive en Afrique    Rabat : La femme de Youssef Chippo placée en garde à vue après un accident mortel    Jam Aunni et Abduh dévoilent leur nouveau titre "NIDO"    La FIFA souligne le rôle du Maroc en tant qu'hôte des Coupes du Monde Féminines U-17    Une touriste suisse «égorgée» dans le sud de l'Algérie, confirment des médias français    Bourita : « le Sahara, l'unité du Maroc et son intégrité territoriale n'ont jamais été objets d'ententes et de compromis »    Des clients d'InDrive agressés, son représentant au Maroc donne sa version    Maroc : les établissements publics comptent investir près de 138 MMDH en 2025    L'ONHYM et l'ONEE signent un contrat pour le transport de gaz naturel via le Gazoduc Maghreb Europe    Plus d'un million d'étudiant inscrits aux universités marocaines    Conférence mondiale sur l'IA et l'application de la CIAC: Inspiré par la vision Royale, le Maroc engagé pour la gouvernance des nouvelles technologies émergentes dans le cadre multilatéral (M. Bourita)    « Yenna...The bread crust » : Résilience des femmes marocaines au FNF de Tanger    Le Poète bahreïni Qassim Haddad remporte le Prix international Argana 2024    Industrialisation militaire : un enjeu de souveraineté pour le Maroc    Digitalisation du secteur de la Justice : délivrance de 51.000 extraits de casier judiciaire    Migration : Le Maroc est un « partenaire prioritaire » pour l'Espagne    Opportunités d'investissement au Maroc : La CGEM sensibilise la diapora marocaine du Canada    Le FMI et la Banque mondiale entament leurs assemblées annuelles à Washington    Grand Prix national de la presse : Prolongation du délai de candidature jusqu'au 31 octobre    Marrakech Folklore Days : M Avenue célèbre avec éclat la 6ème édition du plus grand festival de danse folklorique d'Afrique !    Saïd Taghmaoui à l'affiche dans « The Killer » de John Woo    Galerie H : lancement de l'exposition « Alwane – Nuances d'espoir » (VIDEO)    CAN 2029: L'Ethiopie candidat à l'organisation    Foot: Neymar a rejoué après plus d'un an d'absence    Sidi Kacem : La ville célèbre la 12e édition de la saison culturelle    Les températures attendues ce mardi 22 octobre 2024    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Amnesty dénonce « une attaque sans précédent » contre la liberté d'expression au Maroc
Publié dans Al3omk le 23 - 02 - 2018

DROITS DE L'HOMME – Des journalistes et des manifestants derrière les barreaux, des violations des droits de l'Homme impunies, une force excessive contre les migrants, des condamnations à mort prononcées par les tribunaux. Amnesty international dresse un bilan des plus inquiétants sur la situation des droits de l'Homme au Maroc en 2017.
C'est ce qui ressort du rapport annuel 2017/2018 que l'ONG internationale a présenté, ce jeudi 22 février, lors d'une conférence de presse tenue à Rabat. Dans plus de 488 pages, Amnesty International fait le tour du monde à travers 159 pays, dont le Maroc, pour évaluer le respect des droits de l'Homme.
« Le nombre de détentions liées au Hirak du Rif dépasse les 400. Quant aux condamnations à leur encontre, les peines ont atteint 20 ans de réclusion. Et cela, pour nous, dénote d'une aggravation de la situation au Maroc de l'après justice transitionnelle », déclare le directeur général d'Amnesty international au Maroc, Mohamed Sektaoui.
Rif: arrestations et condamnations « abusives »
Dans le Rif, indique le rapport, « les forces de sécurité se sont livrées à des arrestations massives de manifestants majoritairement pacifiques, dont des mineurs, et ont parfois eu recours à une force excessive ou injustifiée ». Quant aux condamnations, elles se fondent « sur des déclarations obtenues sous la contrainte, selon les prévenus », affirme le rapport, soulignant que les allégations de mauvais traitement et de tortures des détenus ne font pas l'objet « d'enquêtes sérieuses ».
Amnesty international indique aussi que « les autorités judiciaires n'ont pas enquêté sérieusement sur les circonstances de la mort de deux manifestants: Imad El Attabi et Abdelhafid Haddad, en août ».
Dans son rapport, l'ONG évoque surtout l'arrestation de 8 journalistes et blogueurs ayant publié des articles ou des commentaires critiques liés aux manifestations dans la région. « Le parquet les a inculpés d'atteintes à la sûreté de l'Etat en lien avec le mouvement de contestation », s'indigne l'ONG. Et de citer, entre autres, le cas de Hamid El Mahdaoui, qui a été reconnu coupable d'incitation à participer à une manifestation non autorisée (le 20 juillet 2017), et condamné à trois mois de prison ferme assortie d'une amende de 20.000 dirhams. Une peine alourdie, quelques semaines plus tard, en appel, à un an de prison ferme.
Autre exemple, l'ONG évoque le procès qui concerne 7 personnes, dont des journalistes, des militants et l'universitaire Maâti Monjib. Plusieurs accusations pèsent sur ce groupe, dont « l'atteinte à la sûreté de l'Etat » pour avoir, précise le rapport, « fait la promotion d'une application mobile de journalisme citoyen protégeant la confidentialité de ses utilisateurs ».
Associations dans la ligne de mire
« Nous vivons dans une situation réellement négative pour la liberté d'expression », constate Mohamed Sektaoui, légitimant l'inquiétude croissante de l'ONG qui note dans son rapport des restrictions à l'encontre d'associations. « Les autorités ont notamment continué de bloquer l'enregistrement d'associations, interdit les activités de certaines organisations et expulsé des étrangers invités par celles-ci », indique Amnesty international.
Pour étayer ce constat, elle souligne que « plusieurs centaines de militants ayant participé à des manifestations en faveur de la justice sociale et environnementale ont été condamnées à des peines de privation de liberté pour des infractions relatives aux rassemblements ». Et d'ajouter que « les tribunaux ont entamé des procédures pénales de droit commun contre des manifestants sur la base d'accusations forgées de toutes pièces, et ont invoqué des dispositions relatives à la sûreté de l'Etat et au terrorisme formulées en termes vagues pour juger certains d'entre eux ».
Pour l'ONG, les recommandations émises par l'Instance équité et réconciliation (IER), mécanisme de justice transitionnelle, sont restées lettres mortes. Amnesty international estime que « les autorités n'ont pris aucune mesure pour remédier à l'impunité dont bénéficiaient les auteurs de graves violations ».
Réfugiés abandonnés
Sur la question des réfugiés, pas d'amélioration non plus. L'ONG souligne, dans son rapport, que le Maroc n'a pas adopté de loi relative à l'asile. « Les demandeurs d'asile et réfugiés enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont reçu des documents les protégeant contre le 'refoulement' (renvoi forcé dans un pays où ils risquent de subir de graves violations des droits humains), sans qu'une décision soit prise sur leur statut définitif ».
Et de rappeler que « 25 réfugiés syriens ont été abandonnés à leur sort pendant trois mois dans la zone tampon à la frontière avec l'Algérie, avant que les autorités ne leur accordent une protection en juillet ».
Les expulsions des migrants et de demandeurs d'asile depuis Sebta et Melilla vers le Maroc sont, elles, jugées « sommaires » par Amnesty international estimant que « les forces de sécurité ont continué d'employer une force excessive ou injustifiée à leur encontre ». L'association ajoute que des migrants, dont certains avaient entamé des démarches pour régulariser leur situation, ont été emprisonnés pour être entrés sur le territoire marocain, y avoir séjourné ou en être sortis de façon irrégulière. L'ONG précise qu' »ils ont parfois été jugés sans pouvoir bénéficier des services d'un avocat ».
Homophobie
Au volet droits sexuels, le constat de l'ONG internationale ne fait état d'aucune évolution. « Comme les années précédentes, des hommes ont été incarcérés aux termes de l'article 489 du Code pénal, qui érige en infraction les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe », note-t-elle dans son rapport. Et de souligner qu' »au moins deux hommes ont été condamnés à six mois d'emprisonnement au titre de cet article ».
Amnesty International ajoute que des victimes d'agressions homophobes vivent dans « la peur de se rendre au commissariat pour porter plainte à cause du risque d'arrestation découlant de l'article 489 ».
« Les défenseurs des droits de l'Homme paient un lourd tribut », regrette le directeur général d'Amnesty international au Maroc. L'ONG tient, dans son rapport, à leur rendre hommage: « Des millions de femmes et d'hommes se sont dressés contre l'injustice et ont réclamé que leurs voix soient entendues, et leurs droits respectés faisant rayonner leur courage et leur détermination dans ces sombres circonstances ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.