Mon rêve, c'était de défendre les couleurs des Lions de l'Atlas un jour Il faisait beau cet après-midi de samedi avec un soleil généreux, sur le stade de Nieuwkerken, Sintniklass, où fut organisé le tournoi de football annuel de la RAM. Mais, notre objectif prioritaire, c'était d'abord de rencontrer « El Fenomino ». Ce jeune joueur marocain qui mesure 1 m 67 et pèse 59 kg qui constitue « le rêve » pour le grand Anderlecht, une priorité pour le PSV Eindhoven et un cadeau du ciel pour le R.C. Lens d'où chacun des responsables des clubs cités, s'est exprimé ainsi. Bien sûr, il s'agit de notre étoile brillante Mbarek Boussoufa, né le 15 août 1984 à Amsterdam (Hollande), un garçon bien équilibré, qui malgré l'effervescence médiatique autour de lui, il a su garder la tête sur les épaules, tout en continuant à faire le vide autour de lui, pour mieux se concentrer sur le soin de sa blessure afin d'être prêt pour le prochain match contre le Standard à Liège. En vérité, nous n'avons pas rencontré un simple footballeur qui n'a rien en tête, mais au fil de notre discussion, nous avons découvert chez lui les dons d'un sage, d'un philosophe convaincant, et cela ne nous étonne pas venant d'un petit bonhomme originaire de Guelmim fier de sa région, de sa famille, il compte même y retourner un jour pour s'installer définitivement, bien que son père avait quitté la région à l'âge de 20 ans. Toute la famille se retrouve chaque été en vacances à Guelmim. Voilà ce qu'il disait tout récemment à la revue belge de référence « Sport-Foot Magazine » : « J'ai beau être né à Amsterdam et y avoir passé mon enfance ainsi que mon adolescence, je ne renierai jamais mon pays, le Maroc, que j'adore, où j'y passe mes vacances chaque année, et bien sûr, j'y compte bien m'y fixer un jour, après une trajectoire sportive que j'espère la plus fructueuse possible » que veut-on de plus. Profitant de cette rencontre, nous lui avons posé quelques questions : Q : Qu'est-ce que vous avez comme nouvelle du Maroc, vous concernant ? R : Déjà que de bonnes nouvelles, toute la presse sportive parle de moi et veut tout savoir de moi, et cela me fait énormément plaisir et me comble de joie et surtout ma famille à Guelmim et si j'ai choisi de jouer pour mon pays, je considère ça comme un devoir d'abord, et un grand honneur ensuite. Alors maintenant, il me reste à prouver que je suis digne de la confiance de mon pays auquel je suis prêt à sacrifier ma vie pour hisser son drapeau plus haut comme l'on fait d'autres avant moi. Q : L'entraîneur des espoirs hollandais Foppe de Haan comptait faire appel à vous pour le match contre l'Allemagne le 17 mai ? R : Oui, la nouvelle m'a fait plaisir, mais seulement, mon choix, j'ai grandi avec, c'est-à-dire depuis que j'étais gamin, je n'avais qu'un seul rêve, porter un jour le maillot des Lions de l'Atlas, avec tout le respect que je dois à la Hollande mon pays d'accueil et je crois que je ne suis pas le seul à avoir adopter cette attitude patriotique, car la plupart des jeunes d'origines marocaines vivant et exerçant dans les clubs hollandais en rêvent aussi. Q : Et alors, comment ça se fait que Affelai PSV Eindhoven a décliné l'invitation du Maroc ? R : Je ne suis pas sûr, ou alors, il y a un malentendu, il ne faut pas se contenter d'une convocation, il faut aller le voir, prendre contact avec lui et lui expliquer peut-être qu'on lui a raconté des ragots. Enfin de compte, Affelai est un grand joueur à Eindhoven capable de rendre pas mal de service à son pays le Maroc. Q : Revenons à votre sélection, est-ce que vous avez parlé avec Fakhir sur la question tactique, c'est-à-dire dans quel poste il compte vous faire jouer ? R : Non, mais c'est lui le patron, c'est à lui que revient la décision tout ce que je sais, c'est que lui, il a certainement visionné quelques cassettes me concernant, et il a déjà une idée en tête. Q : Votre avenir footballistique se situe où ? Vous avez une idée ? R : Pour le moment, je ne sais pas où c'est après le match contre le Standard, le dernier de la saison, que je vais discuter avec le président Dewit et Sir George Leekens sur la question de mon avenir tout en prenant en considérations mes intérêts et ceux de la Gantoise. Q : Certainement, un départ qui se profile à l'horizon ? R : Honnêtement, si j'opte pour un club en Belgique ou à l'étranger, ça doit être un qualifié pour la Champions League. Q : En Belgique, ça peut être Anderlecht, un club qui ne porte pas bonheur aux Marocains. Jamais un Marocain n'a réussi sa carrière dans ce club. R : Vous savez, cela ne me fait pas peur pour un joueur comme moi qui se donne à 200 %, je crois que je n'aurais pas de problèmes d'intégration dans ce club. Si tu es sérieux dans ton engagement, tu finiras par être respecté, vous savez, j'ai 21 ans. Mais je suis blindé durant mon bref passage à Chelsea, j'ai appris beaucoup de choses, comme il me reste beaucoup de choses à apprendre, un garçon comme moi, il aurait abandonné le football mais moi, grâce à ma solide éducation, j'ai appris que la vie est le combat de tous les jours. Imaginez-vous que je me suis retrouvé relégué sur une voie de garage à l'Ajax Amsterdam où le coach Danny Blind n'avait pas besoin d'un joueur comme moi au moment même où j'ai senti l'envie de progresser, le club amestellodamois m'a refusé cette perspective et par l'intermédiaire de mon agent Herman Rijkaard le frère de Franck. J'ai atterri à Chelsea, l'entraîneur m'a vite intégré chez les réservistes, en 9 mois, j'ai inscrit 20 buts, j'aurais pu jouer en équipe A. Mais hélas, la malchance s'acharnait sur moi, et avec l'arrivée d'Abramovitch, j'ai été obligé de chercher ailleurs, et c'est la Belgique qui m'a accueilli d'abord, le Lierse ne me trouvait pas convaincant, et c'est la Gantoise qui a vu en moi le ticket gagnant et elle ne s'était pas trompée. Ceci pour vous dire que lorsqu'on veut, on peut, et il n'y a que le travail qui prime. PS : Boussoufa est évalué entre 4 et 5 millions €.