Une soirée pas comme les autres, celle que vient de vivre la ville d'Agadir à l'occasion de l'ouverture, mardi soir, de la 3-ème édition du festival Timitar au cours de laquelle s'est produit le super-star de la musique reggae, Jimmy cliff, un hôte illustre, à plus d'un titre, qui a su enchanter une foule déchaînée venue spécialement apprécier ses sublimes phrasés. Précédé d'une acclamation sans pareille qui a laissé prévoir la qualité du public présent, la dernière icône de reggae sort de l'ombre des coulisses pour donner libre court, en cette soirée tant attendue par le public, à l'expression musicale et poétique raffinée et offrir un pur moment de bonheur que le public de la magnifique "" Place Amal "" a su partager en se laissant envoûter par ses chansons sublimes. Une fois sur scène, l'incorrigible explorateur musical, qui l'est, s'en est emparé, l'a enflammée de son énergie en enchaînant plusieurs titres de ses anciens et nouveaux albums, faisant tanguer la nombreuse foule d'une jambe sur l'autre. La brise nocturne de l'atlantique qui soufflait sur la capitale de Souss en cette soirée d'été combinée aux milliers de scintillements dont la magnifique scène gratifiait la foule ont créé un instant magique qui a redonnée à Cliff et à son groupe, tout au long du concert, du coeur à l'ouvrage face à un public gourmand jamais rassasié des chansons d'une figure aussi emblématique que ce natif de Jamaïque. Il en redemande. Cet amoureux du couscous et du Tajine marocains a réussi à donner à ses fans gadiris et marocains en général la sensation de se sentir, pendant environ 90 minutes, léger dans un monde lourd. Dans un aspect vestimentaire qui lui est propre et avec ses va- et-vient rythmés sillonnant une scène gigantesque accompagné d'une dizaine de musiciens et sous les flashes des photographes, professionnels et amateurs, Jimmy Cliff a brillé de tous ses éclats dans ce rendez-vous restant égal à lui-même. Né James Chambers en 1948 à Sainte Catherine en Jamaïque, Jimmy Cliff est un des artistes reggae qui s'est le plus investi dans d'autres formes de musique, ce qui lui a valu une très grande notoriété internationale. D'aucun l'ont qualifié de première icône du reggae et de dernière de sa génération après la disparition de Peter Tosh et Bob Marley. Habitué de grands festival du monde, Cliff avait commencé sa carrière avec un 45 tours de Ska en 1963, Miss Jamaica. Son premier album "" Hard Road "" sort en 1967 mais il faudra attendre le très célèbre film "" The Harder They Come "" pour qu'il soit consacré et apprécié du public. Ce film devenu culte avec "" Country man "" lui permet d'interpréter la superbe chanson "" Many rivers to cross "" et le grand succès "" Sitting in limbo "". L'album du même nom sorti en 1972 deviendra un des albums reggae les plus vendus dans le monde. Durant les années 70, Jimmy Cliff a effectué des grandes tournées internationales en plus de la composition de plusieurs albums durant les années 80 comme "" House of exil "" en 1981 ou "" Power and glory "" en 1983 et""Hanging fire"" en 1987. Mais ce sera le single "" Reggae Night "" fait dans un style beaucoup plus pop, qui relancera sa carrière de façon beaucoup plus significative. Jimmy Cliff va alors enchaîner les albums (des dizaines au total) durant les années 1990. En 2003 "" The harder they come "" va être réédité en version ""deluxe"" et Jimmy Cliff sortira ensuite "" Black magic "", album dans lequel il fait de nombreux duos avec des artistes aussi diverses que Wyclef Jean (The Fugees) ou Kool and the gang, Bernard Lavilliers et Yannick Noah. Avec Black Magic, la star jamaïcaine confectionne une combinaison réussie entre rythmes reggae et dub et inspirations pop, hip-hop voire R&B.