Après Boom Shaka et Alpha Blondy, c'est au tour de Jimmy Cliff, autre star de la musique reggae, de faire vibrer les foules. Le chanteur Jamaïcain devait ouvrir, hier soir sur la place Al Amal à Agadir, le troisième Festival "Timitar". «Alpha Blondy m'a parlé avec beaucoup d'enthousiasme de sa participation l'année dernière au Festival Timitar, du succès grandissant et de la dimension humaniste que revêt cette grand-messe; du coup, je n'ai pas hésité à répondre présent pour l'actuelle édition», nous a dit Jimmy Cliff, à la veille de son concert inaugural, qui devait se dérouler hier soir sur la place Al Amal. Au-delà de l'intérêt indéniable que revêt "Timitar" aux yeux de Jimmy Cliff qui, en dépit de ses quarante années de scène, continue de produire et de se produire, preuve en est son nouvel album "Black magic", c'est aussi un désir fervent de renouer avec un pays hospitalier, riche de plus de six cents rythmes, qui semble le plus motiver l'auteur-interprète de l'inoxydable "Many rivers to cross". Accompagné de sa femme marocaine, Latifa, vêtu d'un t-shirt noir portant inscription "I love Morocco", Jimmy Cliff n'a pas tari d'éloges sur le pays-hôte où il vient redécouvrir "The roots of berber music" (les racines de la musique berbère). Même tonalité enregistrée l'an dernier chez Alpha Blondy, quand il faisait, entre deux chansons, ses mémorables déclarations d'amour pour le Maroc, un pays devenu une source nourricière pour tous ceux qui sont en quête de convivialité et d'humanisme. Interrogé sur la présence remarquée et remarquable du reggae au Festival "Timitar", Brahim El Mezned, directeur artistique de cette manifestation, a répondu : «Je suis extrêmement sensible à cette musique parce que, au-delà de ses rythmes universels, elle apporte une humanité engagée et sensible. Vecteur de valeurs universelles, cette musique parle aussi à toutes les cultures». S'agissant des choix des artistes, M. El Mezned nous a déclaré que les artistes invités lors des trois premières éditions "ont un discours de paix" et "dépassent le registre du show-biz, malgré leur extrême célébrité". «Je crois qu'il est très utile de faire appel en ce moment à ces artistes, d'autant que la tendance au repli identitaire grandit dangereusement aujourd'hui», a-t-il enchaîné. Si la musique reggae est encore une fois fort présente, les autres rythmes ne seront pas en reste. Placée sous les couleurs jamaïcaines, l'ouverture, hier soir, de "Timitar 3" devait être également marquée par la participation du groupe "Aglagal" (Taliouine, Maroc), Ammouri M'Barek (Haut-Atlas, Maroc), Jil Jilala (Marrakech), sans oublier que "Timitar" fait cette année place à la musique électronique. Le bal de ce nouveau registre était attendu hier par le DJ & VJ. Visiteurs du Soir (France). Un très bon début pour une fête de six jours, qui fera succéder plusieurs têtes d'affiches mais aussi et surtout des bouffées de joie comme "Timitar" sait en procurer...