Entraineur du Hassania d'Agadir depuis le début de cette saison, Jean-François Jodar revient sur son parcours au sein de la DTN de l'équipe de France, Raymond Domenech, son parcours international et les conditions de travail à Agadir. Dans cet entretien avec France Football, Jodar - qui n'a entrainé que des sélections depuis toujours -ne cache pas son plaisir d'entrainer pour la première fois un club sa nouvelle vie dans la ville d'Agadir, mais ne cache pas sa frustration quant aux moyens mis à sa disposition par le Club. « Il fait beau ! (Sourires) On est quatrième au bout de quatorze journées. On ne joue pas le titre, je n'ai pas d'objectif précis si ce n'est bâtir l'avenir avec les jeunes. Au niveau des moyens, je ne m'attendais pas à ça. C'est le jour et la nuit avec la France. » Déclarait le technicien Français. Il également insisté sur le manque d'infrastructure et de moyens financiers en comparant les salaires de joueurs de la Botola à ceux de la Division d'honneur Française « Le manque d'installations est criant. L'état des terrains est parfois épouvantable. Il y a une inorganisation générale. Par exemple, je n'ai toujours pas le calendrier des matches retours. Il n'y a pas d'argent. Les salaires de mes joueurs sont très faibles. Ils gagnent moins que certains joueurs de DH en France. » A propos de de l'équipe de France, Jodar déclare n'avoir aucun regret de ne pas faire partie du staff de l'équipe de France aujourd'hui, lui qui a été sacré champion du monde (-17 ans) et d'Europe junior (-19 ans) « Non. J'ai découvert des mentalités complètement différentes. En 2004, j'ai coaché la sélection nationale là-bas. Ensuite, mes deux ans avec le Mali ont été supers. Mon seul regret est qu'aucun dirigeant ne m'ait fait confiance dans un club français. J'ai été champion d'Europe avec les 19 ans (1997), champion du monde avec les 17 ans (2001). La logique aurait voulu qu'on me confie les Espoirs. Mais non... Pourtant en juniors, j'étais le sélectionneur le plus titré. » Pour finir, le coach du Hassania revient sur son amitié avec Domenech, en rejetant les critiques concernant son manque tactique et les résultats approximatifs du technicien des bleus « Avec Raymond, on est amis de longue date mais on n'a pas forcément les mêmes options, c'est ce qui fait qu'on se complète. Qu'on le critique sur la forme, ok. Sa personnalité peut déplaire, voire choquer. Mais les critiques sur le fond, quand on dit qu'il est nul, tactiquement, qu'il ne sait pas bosser, je dis non ! On ne reste pas quatre ans à la tête de l'équipe de France si on est aussi nul, on reste trois mois. Je me demande comment il fait pour être aussi solide face aux critiques. Il a montré qu'il était costaud. C'est pour sa famille que c'est dur. »