· Un retour à la normale dès cette semaine · Le flux d'approvisionnement reprend son cours LES marchés des fruits et légumes, de gros et de détails ont été secoués par la grève des transports déclenchée le 6 avril. Celui de Casablanca a été, selon son directeur général, Mohammed Sebki, relativement «épargné» par ce débrayage de neuf jours. La semaine d'avant, le marché casablancais «a accueilli 723 camions, soit 15% de moins», précise-t-il. Durant la grève, des producteurs «ont bataillé dur pour écouler leurs marchandises». Le flux reprendra son cours normal pour atteindre «dès cette semaine les 900 véhicules». Sebki pronostique une «baisse des prix» également. En revanche, le marché d'Aït Melloul, dans les environs d'Agadir, a plus que peiné pour se ravitailler. Même scénario à Tadla, l'une des grandes régions agricoles, où la paralysie des transports a provoqué une hérésie marchande: pénurie et prix exorbitants. Deux produits-phares: la pomme de terre a atteint 20 DH le kilo et la tomate 15 DH! Marrakech, Fès, Rabat n'y ont pas échappé. Et depuis mars, tous les autres produits maraîchers ont franchi de loin la barre des 6 DH/kg, voire plus. La grève s'est répercutée sur le coût du transport, de 0,5 à 1 DH. La région d'Agadir qui fournit 90% de fruits et légumes du marché national et les 5.000 tonnes consommées quotidiennement par les Casablancais a été frappée de plein fouet. Les prix sont ainsi passés de 20 centimes le kilo au triple quasiment. Un kilo de tomate, vendu à 4 DH par le fellah, est payé 5 à 6 DH dans le marché de gros de Casablanca. Et revendu 8 à 10 DH aux consommateurs. Les producteurs des agrumes n'ont pas été épargnés: l'arrêt de l'export vers l'Union européenne «a fait des dégâts». Ahmed Derrab, de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc, est réservé: «pas d'évaluation chiffrée des pertes». Mais les prix ont augmenté car le circuit d'approvisionnement a été rompu, concède-t-il. Lui aussi parle de «retour à la normale» dès cette semaine. Même son de cloche chez l'Association des producteurs exportateurs des fruits et légumes (Apefel). Installée à Agadir, l'un de ses hauts cadres, Saïd Sarghini, confirme la reprise de la cueillette et de l'activité des stations de conditionnement. Petit bémol. Les «dégâts subis par les plantations» auront des effets sur la qualité et le volume de rendement. Pour la tomate, il va falloir «prévoir des taux de rejet élevés à l'export». Inondation, froid et grève ont fini par faire exploser particulièrement les prix de la patate. Selon Apefel, c'est une «tendance internationale». Heureusement qu'une baisse des prix se profile au printemps. Le secteur des fruits et légumes occupe une superficie de près de 700.000 ha. En moyenne, la production globale comprend près de 3 millions de fruits et 4 millions de légumes.