Le "Plan Maroc Vert" vise la mise sur pied de 1.000 à 1.500 projets par an avec des investissements de l'ordre de 10 milliards de dirhams, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, M. Aziz Akhannouch. Répondant à une question orale à la Chambre des représentants, M. Akhannouch a qualifié de pragmatique et d'ambitieux ce plan qui profitera à l'ensemble des acteurs du secteur agricole et permettra de générer un PIB additionnel allant de 70 à 100 milliards DH par an. Le Plan Maroc Vert repose sur des idées-force, a ajouté M. Akhannouch, soulignant que l'agriculture doit être le principal moteur de croissance de l'économie nationale sur les 15 prochaines années. Ce plan, qui doit rompre avec la vision traditionnelle opposant agriculture moderne et agriculture à caractère social, se proposera également de mettre en place une stratégie adaptée à l'ensemble des acteurs et leur agrégation. Il vise également la promotion de l'investissement privé à travers l'accompagnement des acteurs concernés en cas de besoin et l'adoption d'une approche contractuelle pour la réalisation des projets. Le nouveau plan repose sur deux piliers, à savoir le développement d'une agriculture performante, adaptée aux règles du marché et l'adoption d'une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, à travers la création de 300 à 400 projets sociaux dans toutes les régions du Royaume. Le but recherché est de générer un maximum d'investissements privés autour de nouveaux modèles d'agrégation, portés par des investisseurs à forte capacité managériale, la reconversion des exploitants fragiles de la céréaliculture à des productions à plus forte valeur ajoutée, et la création de revenus complémentaires pour les exploitants vulnérables autour du développement accéléré des produits du terroir. M. Akhannouch a relevé que le succès de cette stratégie est tributaire de la réalisation d'un ensemble de réformes sectorielles et institutionnelles et de l'adoption d'une nouvelle politique dans le domaine de l'eau et de l'irrigation. Sa mise en oeuvre exige le recours à de nouveaux moyens pour dépasser les obstacles notamment au niveau de la coordination entre l'ensemble des établissements et des secteurs gouvernementaux concernés, a ajouté le ministre soulignant qu'un comité ministériel de pilotage ainsi qu'une agence de développement seront créées à cet effet. M. Akhannouch a, en outre, indiqué que le financement de cette stratégie proviendra du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, du budget général de l'Etat, des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs privés.