Le Parti islamiste marocain Justice et développement (PJD), arrivé deuxième aux législatives de septembre, a estimé mercredi que le nouveau cabinet de coalition était "médiocre, pléthorique et minoritaire" et prévenu qu'il l'affronterait par une "opposition forte". Le PJD est arrivé en deuxième position aux législatives du 7 septembre, derrière le parti conservateur Istiqlal du Premier ministre Abbas El Fassi qui a formé son cabinet lundi après près d'un mois des tractations difficiles. "Contrairement aux us démocratiques, le nouveau cabinet est minoritaire", affirme le PJD dans un communiqué de son secrétariat général dirigé par Saâd Eddine Othmani. Les quatre partis au gouvernement ont 146 sièges sur un total de 325. Ils bénéficient toutefois de l'appui de nombreux députés sans appartenance politique. Le PJD dénonce également "l'inflation de portefeuilles ministériels" (33 ministres et secrétaires d'Etat) et "la logique de partage du butin", voyant dans la formation du nouveau cabinet "un maillon dans la médiocrité qui a caractérisé depuis le début la gestion des législatives". Le PJD prévient qu'il se mobilisera pour mener une "opposition forte et constructive" à la politique du nouveau cabinet. "Le Maroc mérite mieux", a estimé un responsable du PJD, Lahcen Daoudi, dans un entretien à "Aujourd'hui Le Maroc" publié mercredi. "Ce gouvernement n'est pas fait pour durer. Il faudrait réfléchir dès maintenant à des élections anticipées, dans une année ou deux", ajoute-t-il prévenant que le social serait avec la lutte contre la corruption "l'un (des) principaux chevaux de bataille" du PJD. La coalition gouvernementale est formée de l'Istiqlal, de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du Rassemblement national des indépendants (RNI, centre-droit) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS).