La préservation du patrimoine gnaoui et la promotion des nouveaux talents est l'objectif d'une convention signée lundi à Essaouira, en vue de la création d'une école d'art gnaoui dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). La convention a été signée en marge du festival des jeunes talents gnaoua (18-21 août) par le gouverneur de la province d'Essaouira, président du comité provincial de l'INDH, M. Abdeslem Bikrat, le président fondateur de l'association Essaouira-Mogador, M. André Azoulay, la présidente du conseil municipal, Mme Asmae Chaâbi, le président de l'association Tyour gnaoua, Maâlem Abdeslem Alikane, et le délégué provincial de la culture, M. Abderrahim El Bertai. Pour les promoteurs de ce projet, l'école aura pour objectif "la création d'une mémoire de la confrérie des gnaoua afin de préserver l'héritage oral transmis de génération en génération", et ce à travers la constitution d'un fond documentaire englobant textes, photographies, répertoire des chants et des devises, enregistrement son et vidéo, et études sur la confrérie. Elle vise également la promotion et la formation des jeunes talents gnaoua qui bénéficieront du savoir faire des grands maâlem actuellement en activité à Essaouira ou dans d'autres régions du royaume. Des manifestations artistiques et scientifiques d'envergure nationale et internationale sont prévues dans le cadre de ce projet. Aux termes de cette convention de cinq ans, le conseil municipal mettra à la disposition du projet, qui bénéficiera du soutien financier nécessaire de la part de l'INDH (235.700 DH), un pavillon au sein du conservatoire de musique et une enveloppe budgétaire annuelle de 100.000 DH. L'association Essaouira-Mogador participera avec un montant annuel de 50.000 DH, alors que l'association Tyour ganoua et la délégation de la culture assureront la gestion et l'encadrement artistique du projet. "La création de cette école est un pas majeur dans cette longue route que nous avons commencée il y a plus de dix ans pour donner au patrimoine gnaoui ses lettres de noblesse et le faire connaître, et faire en sorte que tout en le protégeant nous donnions aux jeunes la possibilité d'apporter leur créativité et leur talent à cette école musicale, spirituelle et culturelle", a indiqué M. André Azoulay dans une déclaration à l'issue de la cérémonie de signature de cette convention. "Avoir une école aujourd'hui pour former les jeunes et leur donner accès à toutes les dimensions de ce patrimoine, qui est essentiellement oral, et pour codifier et rationaliser cette pédagogie est pour nous un élément de très grande satisfaction et l'assurance que la relève sera assurée dans des conditions de rigueur et d'efficacité meilleures", a-t-il ajouté, soulignant que cette école marque d'une pierre blanche cette longue quête pour "conforter et consolider notre démarche". Revenant sur le festival des jeunes talents gnaoua, M. Azoulay a mis l'accent sur la qualité et la créativité dont ont fait preuve les participants à l'édition 2007, ajoutant que les jeunes maâlems gnaoui ont gratifié le public par des moments de musique exceptionnels.