Une série de l'émission «Assarag» a été dédiée à la ville Une série de l'émission Assarag, programmée par la première chaîne en langue amazighe, est dédiée spécialement à Tafraout et sa région. Réalisateur, présentatrice, cameraman et auxiliaires ont écumé sous un soleil de plomb, pendant vingt-et-un jours, les coins et recoins de ce territoire, connu pour ses arganiers et son granite rose. Toutefois, "le choix de Tafraout ne procède d'aucune préférence raisonnée; Assarag traque les Amazighs jusque dans les terres les plus reculées de l'Adrar", nous explique Malika Lamnoug, présentatrice de l'émission. Sauf samedi et dimanche, Assarag sera diffusée tous les jours à 14h. "C'est la première émission amazighe de débat, qui s'intéresse à tout: politique, culture, économie, sport et tout ce qui concerne le citoyen exclusivement amazigh", nous apprend Ahmed Amghar, son réalisateur. Originaire de cette région des vallées et oasis, le cameraman de l'équipage s'est focalisé sur la gestion et le partage de l'eau d'irrigation dans ces espaces verts. Une pratique qui n'est plus usitée à cause de l'abandon de la culture des terres irriguées mais dans les faits dénote d'un savoir traditionnel collectif digne de document. L'opération intègre plusieurs paramètres dont la vitesse de l'eau, la position du soleil sur fond de calculs géométriques subtils;le tout est pris en compte dans une péréquation devant faire la distribution de l'eau proportionnellement à la dimension de l'espace irrigué de chaque habitant. "C'est toute une culture de la gestion de l'eau que montre cette pratique, vue de loin", reconnaît A. Amghar. Dans le même registre de l'exploration des replis patrimoniaux de la région, Assarag s'est arrêté sur une autre richesse, cette fois-ci, architecturale. Il s'agit de l'aspect d'aménagement des constructions dans les maisons traditionnelles de cru et de leurs façades au cachet spécifique. En oblitération aussi des mémoires, malgré quelques tentatives individuelles essayant leur reproduction parodique, dans un océan de constructions hybrides calquées sur des aspects fantaisistes étranges à la région. L'un des autres grands problèmes abordé par l'émission est la problématique du transport dans la région, un service qui pâtit à cause des infrastructures routières. Les habitants dans un tiraillement navrant souffrent de la rareté des moyens de transport réguliers avec cherté aberrante des services y afférents. A fortiori, ces habitants sont encore transportés pour un tronçon de quelques kilomètres au prix valant le billet de bus Casa-Tafraout. Assarag, par ailleurs, est situéée dans les régions montagneuses des plus escarpées et s'intéresse à l'enfance montagnarde, sa scolarisation et ses loisirs. Bref, l'émission tente de casser les clichés d'une région, souvent faussement imaginée bourgeoise; à l'image, très répandue, de sa diaspora huppée des villes de Casa et Rabat. Elle s'empêche apparemment de verser dans l'aspect folklorique sur lequel se plaisent à surfer, fréquemment, d'autres émissions télévisées consacrées à Tafraout en la réduisant à l'image simpliste de ville des Ahwaches et paysages de beauté. "Nous nous efforçons de montrer les vrais problèmes et le calvaire de ses habitants dans leur vécu au quotidien!", s'exclame Malika Lamnoug. L'émission sera diffusée vers la fin du mois courant. Sauf que le timing de sa programmation (14h) est compromettant. Il en fait une émission à très faible audience.