Karim Ghellab lors de la conférenceLa réforme du transport routier de marchandises commence à donner ses fruits. Chiffres à l'appui, le ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, a exposé les avancées de cette réforme le mercredi 27 juin à Casablanca. Modernisation, performance et professionnalisation. Tels ont été les maîtres mots de la réforme du transport routier des marchandises telle qu'elle a été exposée par le ministre de tutelle lors d'un déjeuner-débat organisé, mercredi 27 juin, à Casablanca, par la Chambre de commerce britannique au Maroc. La réforme visait le développement de la compétitivité par l'amélioration de la concurrence et l'implication du secteur privé. Elle s'est fixée également pour objectifs la mise à niveau et la professionnalisation ainsi qu'une meilleure régulation du secteur. Aujourd'hui et après moins de quatre années de son entrée en vigueur, le bilan est jugé positif. À fin février quelque 7283 nouvelles entreprises de transport de marchandises ont été créées dont 40% sont gérées par des cadres supérieurs et des professionnels. Ce qui représente entre 12.000 et 13.000 nouveaux emplois. Ces nouvelles entreprises viennent se joindre aux 20.000 déjà opérationnelles dans un domaine caractérisé par son atomicité et la prédominance du secteur informel. 80% des entreprises de transport routier de marchandises disposent, en effet, d'une flotte de moins de trois camions. En outre, 88,6% des entreprises nouvellement créées sont de forme individuelle, seules 10% sont enregistrées sous la forme juridique SARL. Pendant la même période, quelque 56.587 camions ont été enregistrés dont 40% sont de la catégorie de moins de 8 tonnes. «La porte ouverte pour l'intégration des transporteurs qui opéraient dans l'informel a donc fonctionné», souligne Karim Ghellab. Tous ces camions sont déclarés, immatriculés au registre des transports et dans celui du commerce et disposent de leur patente, explique-t-il. Ce qui représente, ajoute le ministre, des rentrées en impôts et taxes substantielles pour les caisses de l'Etat. Depuis l'abolition du régime des agréments et la libéralisation du secteur et son ouverture, des entreprises de transports peuvent facilement être créées à condition, bien sûr, de satisfaire certains critères de base liés notamment à l'aptitude professionnelle et la capacité financière des futurs entrepreneurs. De nouveaux corps de métiers ont également vu le jour tels que celui du commissionnaire de transport et de loueur de véhicules. À fin février 2007, 91 commissionnaires et 16 entreprises de location de véhicules de transport ont vu le jour. La suppression du monopole de l'Etat a insufflé une nouvelle dynamique au secteur. Aujourd'hui, la Société nationale des transports et de la logistique (SNTL) née de la transformation de l'Office national du transport en SA, projette la création de cinq plate-formes intégrées dans les principales villes du Royaume. De même, le lancement d'un contrat-programme qui a associé le ministère de tutelle et la Fédération nationale du transport routier (FNTR) au titre de la période 2003-2006 a apporté des éléments de modernisation du secteur. Il s'agit notamment de la mise à niveau du système de contrôle technique qui va s'accélérer à partir de la fin de cette année, de réformes fiscales, de la création de centres de formation aux métiers des transports ainsi que le renouvellement du parc routier. Ce dernier point suscite particulièrement l'intérêt du gouvernement. En effet, plus de 7.000 véhicules ayant plus de 15 ans sillonnent toujours nos routes avec tout ce que cela suppose comme insécurité pour les autres usagers. Pour cela un fonds de 120 millions DH a été débloqué et cette prime de renouvellement du parc a été augmentée de 50 millions DH au terme des dernières concertations qui ont porté sur le projet du code de la route.