Le Hamas s'est emparé du pouvoir à GazaLa Bande de Gaza replonge dans le bain de sang, suite à la reprise des affrontements entre le Hamas et le Fatah. La situation humanitaire est catastrophique et les violences menacent de déborder sur la Cisjordanie. Plus d'une quarantaine de morts sont à déplorer ces trois derniers jours. La tension dans la Bande de Gaza est à son comble et les affrontements entre la Force exécutive du Hamas et différentes factions du Fatah replongent la bande de Gaza dans le chaos. Les premières victimes sont les habitants. «Les gens sortent seulement en cas d'urgence. Ils ne circulent que dans les rues où il n'y a pas d'hommes cagoulés» témoigne Hadi Shebli, politologue à Gaza, joint par téléphone. «La situation est très difficile. La panique règne. Une manifestation a été prise pour cible aujourd'hui. Les échanges de tirs ont fait un mort. Le Hamas accuse le Fatah et le Fatah accuse le Hamas», ajoute-t-il. Des hôpitaux ont de plus été pris pour cible, obligeant certains d'entre eux à fermer leurs portes. La Croix-Rouge a condamné ce mardi, «les attaques récentes autour de deux hôpitaux dans le nord de la Bande de Gaza.» Lundi, de violents incidents ont éclaté au sein de l'hôpital de Beit Hanoun. Quatre patients ont été tués et dix blessés sont à déplorer. L'hôpital a été évacué. L'UNRWA, agence humanitaire des Nations unies venant en aide aux réfugiés palestiniens, a fermé trois centres de distribution de nourriture, ainsi que sept cliniques. «En ce moment, la situation est très dangereuse pour nos équipes. Il est particulièrement difficile de se déplacer dans le territoire à cause des nombreux check-points et des affrontements. Nous espérons que ça va cesser pour pouvoir, dès ce week-end, reprendre notre travail», déclare John Ging, responsable des opérations de l'UNRWA à Gaza, joint par téléphone. «La situation humanitaire est très mauvaise, 860.000 réfugiés dépendent de la distribution de nourriture car ils n'ont pas d'autres revenus. Ils sont donc très vulnérables et nous essayons de trouver le moyen de continuer nos opérations d'assistance sans que nos équipes soient victimes de violences. Tout le monde est inquiet ici, car personne ne sait comment améliorer la situation qui continue à s'empirer», explique John Ging. «Ces combats insensés doivent cesser et doiventt ouvrir le chemin au dialogue et à la négociation. La population civile de la Bande de Gaza le demande et elle le mérite», conclu-t-il. L'organisation des droits de l'Homme, Human Right Watch, a condamné mercredi les violences inter palestiniennes, déclarant qu'«au cours des trois derniers jours, le Fatah et les forces militaires du Hamas ont sommairement exécuté des captifs, tué des personnes non impliquées dans les hostilités, et opéré des fusillades dans les hôpitaux palestiniens», rappelant que la loi internationale «assure une protection spéciale au personnel médical et aux hôpitaux», l'organisation accuse les deux factions de «violations sérieuses de la loi humanitaire internationale, relevant dans certain cas, du crime de guerre.» Tôt mercredi, le Fatah a menacé de retirer ses ministres du gouvernement d'union nationale, décision condamnée par le Hamas. Les brigades des martyrs d'Al Aqsa de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, ont lancé un ultimatum de 12heures au Hamas pour arrêter les hostilités, sans quoi ils promettent de tuer les leaders du parti islamique de la ville.