A l'instar des convoyeurs de Bank Al-Maghrib, les agents du privé auront aussi des armesLe projet de loi 27-06 donnant le droit de port d'armes et l'usage de tous les moyens de défense, de surveillance et de gardiennage aux vigiles et convoyeurs de fonds, vient d'être introduit dans le circuit législatif. Les vigiles et convoyeurs de fonds ne resteront pas longtemps désarmés. Le projet de loi 27-06 relatif à la profession de gardiennage et transport de fonds mentionne le port d'armes et l'usage de tous les moyens de défense, de surveillance et de gardiennage. Ceci est en effet l'innovation majeure de ce texte de loi présenté, lundi 7 mai, par Sâad Alami, ministre chargé des relations avec le Parlement, devant la commission de la Chambre des conseillers pour la justice, la législation et les droits de l'Homme, Ce projet de loi est venu structurer les activités des sociétés de gardiennage et transport de fonds, et leur donner un statut juridique clair et défini. Le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a souligné dans des propos rapportés par l'agence de presse MAP, qu'avec l'évolution du nombre d'entreprises opérant dans ce secteur, il est devenu essentiel de «prendre les dispositions qui s'imposent pour parer aux risques de dérapage et d'abus qui pourraient en résulter». Cette loi qui vient limiter le champ d'action des sociétés de gardiennage et transport de fonds, trace aussi les conditions d'accès au métier et les dispositions pénales de répression des infractions à la loi. Ce secteur, bien que récemment introduit au Maroc, connaît un essor considérable ; les sociétés de gardiennage et de transport de fonds agissent sur un marché très vaste. Du côté du transport de fonds, ce sont plutôt deux sociétés internationales qui se partagent le marché à 50 % chacune. Grâce à la multiplication des groupes qui agissent dans le domaine de distribution du comptant, et l'ampleur que prend le réseau bancaire marocain chaque jour, ces entreprises de transport de fonds font transiter des milliards de dirhams chaque jour. Ce secteur jusque-là régi, uniquement, par les lois régissant le transport, est à présent considéré à sa juste mesure avec la mise en place du projet de loi 27-06. À souligner que l'activité de transport des fonds est une activité en or puisqu'elle permet de générer un chiffre d'affaires de dizaines de millions de dirhams. Les deux grands concurrents sur le marché marocain s'acharnent. Chacune propose des offres sécurisées, du matériel High-Tech, et du personnel formé et de confiance, afin de conquérir le monde du système bancaire et des réseaux de distribution. Sur un autre volet, la psychose de la société marocaine en 2003, et qui s'est accentuée cette année avec les derniers actes terroristes, a encouragé la prolifération des sociétés de gardiennage, et les a même multipliés. Ces sociétés sont passées d'une étape où elles offraient leurs services aux grandes structures, à une autre où tous les opérateurs privés (toutes catégories confondues) ont besoin de personnel de sécurité à leurs portes. Les hôtels, les pubs et lounges, les restaurants, les grands magasins et les centres culturels figent un personnel de sécurité devant leurs entrées afin de dissuader tout accédant de mauvaise foi.Tout le monde y passe et ces gardiens de la sécurité usent d'instruments de détection, fouille des sacs et bagagerie. Et les entreprises qui louent le plus leurs services sont celles qui vendent leurs prestations à un prix imbattable, et qui emploient des vigiles aux âmes de vrais policiers : aux aguets et hommes de confiance. Tout est, finalement, un rapport de qualité-prix !