La police procédant à la fouille corporelle sur un suspect au boulevard Moulay YoussefLes cellules terroristes de Casablanca ont été décimées après les dernières arrestations. Les individus arrêtés, après les explosions de samedi, auraient fourni de précieuses informations ayant facilité la tâche des enquêteurs. Les services de sécurité ont réussi à décimer les cellules terroristes de Casablanca suite aux explosions de mardi dernier à Hay El Farah, mais aussi après les explosions de samedi au boulevard Moulay Youssef. Jeudi dernier, les services de sécurité ont investi une maison dans un immeuble de Hay Annassim où ils auraient saisi des explosifs et plusieurs documents. Lors des perquisitions, les enquêteurs étaient accompagnés de celui qu'on présente comme étant le bras droit du chef de la bande terroriste. Les deux avaient été arrêtés auparavant à Sidi Moumen. Leur identité n'a pas été divulguée pour ne pas entraver le bon déroulement des enquêtes. Toutefois, selon les premiers éléments des investigations en cours, les kamikazes auraient tout préparé dans cette chambre qu'ils avaient louée, il y a à peine un mois, au n°83 de l'immeuble 70 à Hay Annassim. Selon des sources informées, il serait question d'au moins de deux cellules dont les exécutants ne se connaîtraient pas. D'abord celle d'Abdelfettah Raydi à l'origine de l'attentat du 11 mars à Sidi Moumen et du 10 avril à Hay El Farah, puis de la cellule dont deux membres s'étaient fait exploser, samedi, au boulevard Moulay Youssef. Ces derniers ont été identifiés par la police qui affirme qu'il s'agit des frères Omar et Mohamed Maha, 20 et 32 ans, exerçant de petits métiers et résidant à la rue Béni Mguild à Derb Soltane. Leur sœur et un de leurs voisins ont été arrêtés par la police. Après les explosions provoquées par les frères Maha, trois individus ont été arrêtés aux environs du boulevard Moulay Youssef et dont deux kamikazes qui venaient de se débarrasser de leurs ceintures explosives. Désorientés par la série des arrestations dans leurs rangs, les kamikazes erraient avec leurs ceintures explosives sans cibles précises et finissent par être, dans la majorité des cas, les seules victimes de leurs actes, à l'exception d'Ayyoub Raydi dont l'explosion a coûté la vie à l'officier M'hamed Zinbiba. Au total, les services de sécurité, indique une source informée, ont procédé, depuis samedi, à l'arrestation de 20 individus sur une liste de 33 et sur la base des informations recueillies auprès des premiers prévenus. Ces arrestations ont été effectuées grâce à un grand déploiement des services de sécurité qui ont mené des opérations de ratissage à Casablanca, mais également aux environs de Mohammédia et des zones rurales de Benslimane. Parmi les individus arrêtés, jusque-là, figurent Othmane Raydi, le frère d'Abdelfettah, mais aussi le frère de Mohamed Rachidi, le premier kamikaze à avoir actionné sa bombe, le 10 avril. Le nom de Saâd Houssaïni, le "chimiste", refait surface comme étant la personne qui aurait fabriqué les explosifs avant son arrestation. Ce dernier a été cueilli par la police dans un cybercafé de Sidi Maârouf. Cinq jours plus tard, Abdelfettah Raydi se faisait exploser dans un cybercafé de Sidi Moumen. Trois jours après, les enquêteurs saisissaient d'importantes quantités d'explosifs dans une chambre au quartier Moulay Rachid et procédaient à de nouvelles arrestations. Selon des estimations de la police scientifique, la fabrication d'une ceinture explosive artisanale, de la catégorie de celles utilisées samedi dernier, coûte entre 180 et 280 DH.