- La Sonaba refuse de rendre l'opération transparente - Des lots dans la dernière tranche distribués hors appel d'offres! - La rumeur publique accuse de «hauts responsables» La commercialisation des terrains de la zone de Founty est actuellement au centre des discussions dans tous les milieux à Agadir. Et chacun y va de sa version: abus ou bien règlements de comptes politiques entre l'Istiqlal et l'USFP… Il faut dire que depuis plusieurs semaines la rumeur ne cesse d'enfler, parfois relayée par la presse mais sans éléments bien probants, sur l'attribution de lots en dehors de tout appel d'offres à de hauts responsables à l'échelle locale et nationale. Contactée par L'Economiste, la Sonaba (Société d'aménagement de la baie d'Agadir) reconnaît qu'il y a bien eu récemment «des lots attribués dans le cadre d'opérations de régularisation». Comme toute société qui a un passif, la commercialisation de Founty a débuté depuis les années 80. Aujourd'hui, parallèlement à la mise en place de la nouvelle politique commerciale, il faut régulariser d'anciennes promesses de vente, mais dont le volume est inférieur à 5% du programme de la dernière tranche de Founty. Celle-ci fait l'objet d'un appel d'offres, rappelle la direction de la Sonaba. Toutefois, pour des élus qui ont saisi l'entreprise publique, (la Sonaba est une société anonyme à capitaux publics sous tutelle du ministère du Tourisme), les terrains en question existaient déjà dans le plan initial et ont été intégrés à la zone des 80 hectares du départ. Mais quid de l'identité des bénéficiaires? Tariq Kabbage, maire de la ville, a réclamé par écrit la liste des attributaires, mais son courrier est resté sans suite. Pour L'Economiste également, la Sonaba n'a pas fait d'exception et n'a pas communiqué la liste des attributaires, avançant qu'il s'agit de “secret professionnel'' et que les terrains attribués relèvent aujourd'hui de la propriété privée. Plus de transparence cependant, sur la situation, aurait pu éviter que les hauts responsables prétendus attributaires soient accusés sans preuve. Les responsables de la Sonaba refusent également de dévoiler le prix du m2 des terrains cédés. «Une quinzaine de 600 m2 environ chacun dédiés à la construction d'immeubles R+4», précisent-ils cependant; ce qui n'est pas rien... Les élus, de leur côté, avancent qu'il s'agit d'une vingtaine de parcelles et que le prix de vente du m2 de ces lots en question était de 5.000 DH. «Un prix qui avoisine celui auquel le m2 a été cédé dans la zone villas», déplore un notable de la ville. Ce que regrettent également les gestionnaires de la cité c'est le mode de commercialisation de la dernière tranche du Founty (voir nos informations précédentes sur www.leconomiste.com). «L'étendue des lots proposés élimine d'office les entreprises de la région, c'est injuste et inconcevable que le tissu économique régional soit écarté dans son propre périmètre», souligne un acteur de la ville. Pour le management de la Sonaba, «la commercialisation de la dernière tranche du projet Founty, sous forme de lots de superficies entre un et six hectares, qui vont être confiés, par appel d'offres international, à des promoteurs de renom, c'est pour garantir aussi bien la qualité que la diligence des projets». Et d'ajouter, «les résultats de la présélection seront annoncés dans les prochains jours. Pour l'heure les soumissions des promoteurs sont en cours d'examen par une commission ad hoc dans le cadre d'un processus de sélection transparent». Si la Sonaba avait généralisé cette démarche de transparence aux autres attributions au lieu de s'obstiner dans l'opacité, elle ne donnerait pas l'impression de protéger des «puissants». Conséquence de cette bévue, la rumeur accuse ces personnalités d'être indélicates.