· Une enquête à la délégation des Pêches maritimes en cours · Une nouvelle règlementation pour la carte de carburant mise en place LE ministère des Pêches maritimes veut mettre de l'ordre dans la gestion des cartes de carburant détaxé octroyées aux pêcheurs artisanaux. La délégation de tutelle mène actuellement une enquête dans ce sens. L'opération est conduite par Mustapha Faïq, inspecteur général du département des Pêches maritimes. Ce dernier est accompagné de nombreux inspecteurs. La commission a été accueillie, lundi dernier, par une levée de boucliers. Des personnes ont en effet exprimé leur colère contre les nouvelles dispositions mises en œuvre pour limiter le trafic de carburant détaxé et lutter contre le circuit illicite de vente d'essence. Le nouveau délégué -en poste depuis quatre mois- , Abdelouahed Rouagbi, a mis en place un plan d'action pour verrouiller la gestion des cartes de carburant. Ceci suite à une rencontre réunissant plusieurs intervenants le 27 février dernier. Licence de pêche, activité effective, un plafond de 600 litres d'essence mensuel par barque et limitation à une seule procuration pour les intermédiaires sont les nouvelles exigences mises en place pour l'octroi des cartes. Il s'agit de juguler, en amont, un trafic qui prend véritablement de l'ampleur au sein du port. En fait, les principaux responsables de cette anarchie sont les intermédiaires qui favorisent le commerce illicite. Ce sont eux d'ailleurs, selon des observateurs, qui ont mené les mouvements de protestations après l'application de ces mesures et l'arrivée de la commission d'enquête. Il faut dire que le commerce est juteux. Les marges bénéficiaires sont très importantes. «Auparavant, un intermédiaire - muni de procurations émanant des propriétaires de barques de pêche - pouvait présenter jusqu'à 100 cartes par mois. Après validation par l'administration, il achetait le carburant détaxé, qu'il revendait à l'extérieur», avance un professionnel de la pêche. «Et pour bénéficier des avantages qu'offrent ces cartes, les intermédiaires assurent une rente à leur véritable détenteur. Il y en a qui ne vivent que de cela dans le segment de la pêche artisanale», dénonce un autre opérateur. Selon lui, cela fait des années que cela dure. Pourquoi le département des Pêches n'a-t-il pas réagi plus tôt, d'autant plus que les nombreux rapports ont été établis par l'Inspection générale des pêches ? Déjà, dans le passé, des mesures avaient été prises. En vain. Mais cette fois, il semble que le département de tutelle est vraiment décidé à aller jusqu'au bout.