En déclarant vendredi à l'agence France Presse que la délégation du Haut Commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme qui vient d'achever une visite de trois jours au Maroc, précisément dans la ville de Laâyoune, " a travaillé en toute liberté et a pu parler avec tout le monde ", Christophe Giraud, chef de cette délégation, ne savait peut-être pas, à l'heure où il parlait, qu'il a balayé d'un revers de main les accusations gratuites du " polisario " à l'encontre de la délégation onusienne, la qualifiant de tous les maux : " manque d'objectivité, absence de neutralité, soumission à la volonté des autorités marocaines, etc. " Quand on a l'injure sur les lèvres, brider sa langue relève de la quadrature du cercle. Cette fois-ci, c'est au représentant à Las Palmas du consortium des mercenaires à Tindouf, qu'est échue la charge de se livrer à cette basse besogne, suivie d'une dépêche de l'agence algérienne de presse " APS " qui cite une bizarroïde dénommée agence " SPS " n'ayant dans l'univers qu'un seul abonné, en l'occurrence cette même APS, toutes les deux logées à la même enseigne. Et c'est l'organisation des Nations unies tout entière qui en prend à plein visage. La délégation dépêchée au Maroc par l'Onu n'est et ne pourrait être, de leur point de vue, qu'une marionnette aux mains des autorités marocaines, alors même que cette délégation a eu le temps, les moyens et les conditions nécessaires pour auditionner dans une large permissivité tous ceux qui en avaient formulé le souhait, ce qui devait lui permettre de dresser un éventail de l'état d'âme de l'opinion publique locale. Le témoignage du chef de la délégation, libre dans ses paroles et dans ses pensées, est à ce point de vue sans équivoque. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre l'arrière-pensée qui sous-tend ce chapelet d'accusations, à savoir intimider, si faire se peut, la délégation onusienne qui s'apprêtait à se rendre à ce grand pénitencier de Tindouf barbelé de bout en bout, débarrassé pour la circonstance de son dispositif répressif. Sentant le brûlé à l'approche de cette épreuve de vérité qu'il redoute, le " polisario ", ce fossoyeur qui se farde en sauveur, se présentant au gré des événements tantôt en victime, tantôt en tranche-montagne, s'est donc livré au seul exercice qu'il affectionne à merveille : les flèches empoisonnées et les volées de bois vert en direction de tous ceux qui ne le caressent pas dans le sens du poil. Pour le déni de réalité, il a un penchant indomptable que nourrissent en permanence ses instincts de démolisseur, et sa passion du contre-pied de tout ce qui est raisonnable. C'est dans cette optique qu'il faut appréhender ce mépris qu'il professe ouvertement aujourd'hui contre cette délégation, et à travers elle, l'Onu et ses instances, par des déclarations aux antipodes de la mesure, meublées d'une argumentation sans toit, le tout s'inscrivant dans le faux, terme à terme. Il s'agit là, de toute évidence, d'une tentative anticipée de dresser à l'avance un voile épais sur la réalité désastreuse dans les camps de Tindouf en termes de violation des droits de l'homme, de privations en tout genre et de la terreur sous toutes ses formes qui s'ensuit. On en veut pour preuves si besoin, les témoignages d'organisations que nul ne peut soupçonner de sympathie pour le Maroc. Ceux de " France Liberté ", à titre d'exemple, se passent de tout commentaire. Décidément, la pudeur et la décence sont deux termes qui ne figurent pas dans le lexique utilisé à Tindouf.