L'accord visant au démantèlement de l'arsenal atomique de la Corée du Nord devrait être adopté mardi après-midi par les six pays participant depuis 2003 aux pourparlers sur la crise nucléaire nord-coréenne un accord sur l'arrêt des activités nucléaires de la Corée du Nord semble en passe d'être convenu mardi après le compromis trouvé entre les délégués présents aux pourparlers à six sur l'aide énergétique qui sera accordée à Pyongyang. Une source diplomatique a cependant précisé que la Corée du Nord n'avait pas encore donné "officiellement" sa réponse au projet d'accord. Aide économique Les pourparlers à six ont débuté jeudi dernier à Pékin et se sont poursuivis pendant le week-end. Les discussions ont principalement porté sur la mise en oeuvre d'une déclaration commune convenue en septembre 2005, qui prévoit la fermeture des installations nucléaires nord-coréennes en échange d'aides économiques et de garanties en matière de sécurité. La mise en oeuvre de cet accord permettrait de mettre fin à des années de confrontation, qui ont culminé avec le premier essai nucléaire de la Corée du Nord en octobre. "Première étape" L'accord, qui pourrait être annoncé dans le courant de la journée, ne constituerait qu'une première étape de la dénucléarisation de la Corée du Nord et plusieurs questions cruciales nécessiteront d'autres négociations. Selon une source diplomatique proche des discussions, le projet d'accord prévoit que la Corée du Nord recevra chaque année un approvisionnement de 50 000 tonnes pétrole lourd. En échange, elle accepte de fermer l'installation nucléaire de Yongbyon, qui produit du plutonium utilisable à des fins militaires, et elle autorise par ailleurs les experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à mener des inspections. Pyongyang pourrait en outre recevoir une aide énergétique supplémentaire, équivalant à 950 000 tonnes de pétrole lourd, si elle acceptait de fermer l'ensemble de ses sites nucléaires. Critiques de l'accord Avant même d'être annoncé, l'accord suscite déjà les critiques. L'ancien représentant permanent des Etats-Unis à l'Onu, John Bolton, a estimé que le régime communiste ne devrait pas être récompensé par "d'énormes livraisons de pétrole". "Cela envoie exactement le mauvais signal à tous les Etats qui souhaitent se doter de l'arme nucléaire à travers le monde", a-t-il déclaré sur CNN. La réussite de l'accord dépendra de sa mise en oeuvre effective par Pyongyang.