Une bronca a salué l'arrivée du Ministre de l'Intérieur sur le parvis de Notre Dame. A peine le temps de réajuster son costume bleu nuit, Nicolas Sarkozy s'est engouffré dans la cathédrale sans un regard adressé à ses conspuateurs. Ce vendredi, 10h, votre serviteur était sur le parvis de Notre Dame, posté aux premières loges pour ne rien manquer du défilé de personnalités. La messe pour l'Abbé Pierre devait commencer à 11h. Deux écrans étaient disposés de part et d'autre de la cathédrale pour ne rien manquer de la cérémonie. Derrière moi, peut-être 1500 à 2000 personnes venues se recueillir et saluer la mémoire du grand homme. Mais c'est devant moi que le spectacle se passait : la parade des voitures aux vitres teintées était digne d'un spectacle Holiday on Ice. Un flot minuté de personnalités était déversé dans l'Eglise. Ce fut d'abord Renaud Donnedieu de Vabres, suivi de près par Jean-Louis Borloo et Azouz Begag. Michelle Alliot-Marie ne tardait pas à les rejoindre. Puis Jean Reno, Lambert Wilson, Bernard Kouchner et et et… Nicolas Sarkozy donc. Etait-ce vraiment le lieu et le moment de siffler le candidat UMP ? Une chose est sûre, ce déchaînement, qui a duré l'espace de cinq secondes, avait de quoi décontenancer. Quelques injures ont même fusé. Un signe de plus que Nicolas Sarkozy et son équipe ont encore un long chemin à parcourir en matière de politique sociale, et notamment concernant le logement… d'ailleurs, il est intéressant de mentionner la maigreur des effectifs de gauche lors de cette hommage. Hormis Jack Lang, niet, du moins à ce que j'ai pu en voir. Ségolène Royal avait une (bonne ?) excuse, elle est aux Antilles avec Christine Taubira. Une absence que les médias ne manqueront pas de souligner, à juste titre sans doute. Dans la suite du cortège, Dominique Villepin fut accueilli dans le plus grand respect, tout comme Jacques Chirac qui a fermé la marche. La messe pouvait alors commencer.