Le Président du Raja, M. Abdelhamid Souiri a décidé de jeter l'éponge, après avoir tout tenté pour aller jusqu'à la fin de la saison. Jusqu'à présent aucune information officielle n'a filtré sur cette démission, en dehors de son annonce par le biais d'un communiqué. On en saura davantage, après la conférence de presse que compte tenir le Président Abdelhamid Souiri. Ce dernier avait déjà démissionné avant d'accepter de revenir sur sa décision, au mois de juillet et retouché la composition de son Comité, sur proposition des adhérents et d'une Commission constituée à cet effet. Mais l'AG du 12 juillet 2006, qui a permis le retour de certains dirigeants, autrefois démissionnaires, n'aura pas vécu plus de six mois, pour aller jusqu'à la fin de la saison en cours ! Des joueurs ont été impliqués dans les problèmes du club et certains ne se sentent plus honorés et le disent publiquement, de «porter les couleurs du Raja» (sic et resic). Sur le plan du fonctionnement, des dirigeants n'éprouvent aucun respect pour les secrets et les problèmes internes au club, comme ce fut le cas pour le contrat signé par Hicham Aboucherouane, dont la photocopie a été partout distribuée, avant la signature du Président Abdelhamid Souiri. En plus, on a tout fait pour empêcher le départ d'Aboucheroaune, pour une opération qui aurait ramené pas moins de 3 millions de dirhams au Raja, un salaire mensuel de 13000 dollars à l'international rajaoui, un logement et une voiture, sans oublier les autres indemnitésŠ On veut appauvrir le Raja et éviter qu'il rehausse la tête, surtout en ces moments difficiles où le Raja a besoin du soutien de tout le monde. C'est ce qu'on s'est dit, lors de la dernière réunion des anciens présidents, animée par M. M'Hamed Aouzal qui, en sa qualité de Président du Comité Directeur est seul habilité à assurer l'intérim. Mais Aouzal a refusé la démission et réclamé que le Comité poursuive sa mission, en attendant de trouver la meilleure formule pour sortir le Raja de la crise. Le Président Abdelhamid Souiri ne reviendra plus sur sa démission et il aura à en expliquer les causes, quand le Raja ne sera plus en danger et que les esprits se seront calmés pour permettre la relance du club. Car le Raja, qui passait pour le club pilote jusqu'à tout dernièrement, avec une administration exemplaire, des recettes de sponsoring et de communication institutionnalisées, le plus gros budget du GNF I et II confondus, ce club est retombé dans l'amateurisme, à cause de certains dirigeants sans expérience et sans culture sportive. D'aucuns ne connaissent même pas l'histoire du club, ni ses hommes, ni ses objectifs. Mais un gros problème pèsera sur le Raja, après cette démission, comment assurer l'alternance et avec qui ? Surtout qu'à l'approche des élections législatives, certaines personnes sont prêtes à payer cher, pour avoir droit à l'étiquette de Président du Raja. On rendra hommage à Abdelhamid Souiri de ne jamais avoir confondu sport et politique et d'avoir préservé la ligne de neutralité sportive exigée. Idem pour Zaki Semlali, ancien concurrent de Abdelhamid Souiri et, autrefois, de Abdeslam Hannat et qui a joué la solidarité, autour de Abdelhamid Souiri et rejeté la formule du putsch, très nuisible à l'alternance. On rappellera, enfin, que la crise du Raja n'est pas que Rajaouie, c'est-à-dire interne au Raja, mais la ville de Casablanca et son Conseil assument une grosse responsabilité dans cette crise, car il ne faut pas oublier que le Raja et le Wydad ont passé la saison à déambuler, comme des voyageurs indésirables, à la recherche d'un terrain où jouer. Cela les a coupés de leur public, les a privés de recettes et les a plongés dans la crise actuelle, qui a contraint le Comité à la démission collective.