L'assemblée générale de la Fédération Royale marocaine d'athlétisme, dont les travaux ont eu lieu lundi à Rabat, a vu l'élection à l'unanimité d'Abdeslam Ahizoune, et ce après le désistement des trois autres prétendants au poste de la présidence de l'instance. Il s'agit du champion olympique et du monde, Hicham El Guerrouj, Mohamed El Ouardi et Mohamed Moumen, respectivement anciens athlète et président de la FRMA. L'élection d'Abdeslam Ahizoune ne constituait plus depuis quelque temps un secret de polichinelle. Bien avant cette assemblée, des tractations et des rencontres ont été effectuées en vue du retrait des autres postulants en faveur du candidat Ahizoune, président directeur général de Maroc Telecom, l'un des principaux organismes bailleurs de fonds pour l'athlétisme et le sport national en général. Après six ans de gestion confiée à un comité provisoire conduit par M'Hamed Aouzal, l'heure est venue donc pour aborder une nouvelle phase où les attentes sont grandes et les échéances sont aussi multiples que proches. Et pour aller davantage de l'avant afin que la discipline puisse toujours jouir de son rôle de locomotive de sport, il ne faudrait aucunement faire table rase du passé. Dans la mesure où depuis le 18 août 2000, date de l'instauration du comité provisoire à la veille des Olympiades de Sydney, jusqu'à maintenant, l'on ne doit point dresser un tableau tout noir, où le règlement de compte personnel ou collectif a pris systématiquement le pas sur le volet objectif. Certes, il y a eu des moments de tension dans la demeure fédérale, des tiraillements de tous genres, mais sur le plan sportif, les résultats escomptés ont souvent été à l'ordre du jour. Les athlètes marocains qui furent engagés dans les manifestations d'envergures régionale, continentale ou internationale, en plus des meetings IAAF n'ont pas failli à la règle de la distinction. Et en athlétisme, précision qui s'impose, les marches du podium ne peuvent être foulées à tous les coups, mais c'est la régularité des prestations des champions qui compte en premier lieu. Avec l'élection d'un nouvel appareil fédéral, les membres qui prendraient les destinées de ce sport sont tenus plus que leurs prédécesseurs de mettre les bouchées doubles pour que la machine ne grince pas et qu'elle continue à tourner à plein régime. Car le lendemain de ce sport se veut toujours enchanteur si l'on se réfère aux indices qui permettent d'entrevoir un avenir encore meilleur. D'une part, il y a une relève, à la différence des autres disciplines, qui se prépare, ayant prouvé à chacune de ses sorties internationales que le rendez-vous avec les distinctions majeures ne sauraittarder. Un cas de figure que l'on pourrait illustrer par la performance des jeunes athlètes aux derniers Mondiaux juniors de Chine, édition où Abdelaâti Iguider avait ravi la médaille d'argent du 1500 m, et nombreux de ses compères ont été finalistes. D'autre part, il y a la question des finances. A ce sujet, les nouveaux responsables de la FRMA n'auront pas de soucis à se faire, sachant que la manne apportée par les sponsors sera rehaussée par une autre contribution étatique, hormis la subvention allouée par le département de tutelle, dans le cadre du programme de mise à niveau de l'athlétisme. Le montant avancé à ce propos avoisine les cinq milliards de centimes. Bref, le nouveau bureau de la FRMA a un défi à relever. Toute la famille de l'athlétisme marocain doit se réunir autour de cet ambitieux projet, mettant les conflits d'intérêt au placard pour que le succès soit au bout de la course.