- Une conjoncture euphorique - Des thèmes difficiles: la formation et le pilotage institutionnel Les assises nationales du tourisme se dérouleront à Agadir les 9 et 10 décembre. Annoncées conjointement par Adil Diouri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat et Jalil Benabes-Taarji, président de la Fédération nationale du tourisme, lors d'un point de presse vendredi à Casablanca, elles seront à leur quatrième édition depuis 2003. Ces assises interviennent dans une conjoncture presque euphorique pour l'industrie du tourisme national. Les recettes de voyages ont en effet réalisé une progression de 23,9% à fin octobre, soit 43,3 milliards de DH. Elles ont ainsi dépassé de loin le record de toute l'année 2005 qui était de 41,5 milliards de DH. La cote de la destination Maroc est à son apogée sur ses marchés traditionnels et connaît même un accroissement considérable du nombre de touristes originaires de pays comme l'Allemagne ou l'Angleterre (cf. www.leconomiste.com). Un succès très encourageant certes mais qui ne doit pas masquer le fait que beaucoup de chantiers restent encore en friche. D'ailleurs, les débats annoncés pour ces assises sont des thèmes difficiles: la formation, pour laquelle un retard certain s'est accumulé, et les relations institutionnelles. Un troisième thème sera également abordé. Il s'agit du concept de tourisme responsable, pour lequel un comité national avait été créé en septembre dernier sous la présidence du ministre de tutelle (cf. www.leconomiste.com). Le Comité aura pour tâche l'élaboration de la Charte marocaine du tourisme responsable où il sera question notamment de la sauvegarde de l'environnement et des ressources naturelles. · Les lacunes de la formation Concernant le chapitre de la formation, Taarji a insisté sur les lacunes de ce secteur: «Il faut remonter le problème de la formation à la première page, avec les grands et nouveaux chantiers touristiques, les promoteurs ont de plus en plus besoin de main-d'œuvre qualifiée», dira-t-il. Rappelons qu'à cet effet la tutelle sur les établissements de formation hôtelière et touristique passera du ministère du Tourisme à l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). L'Office centralisera désormais le plus gros des dispositions du Plan de développement intégré (PDI) de la formation dans le secteur. L'objectif est de former les 72.000 cadres et employés nécessaires au secteur à l'horizon 2010-2012. L'atelier sur le pilotage national et régional mobilisera deux ministres, en l'occurrence Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, et Diouri ainsi que Tarik Kabbaj, président du Conseil communal d'Agadir, Mohamed Sajid, maire de Casablanca, et Amyn Alami, président du Centre régional du tourisme (CRT) de la métropole. Tant il est vrai que les enjeux de ce débat sont importants: Repenser les interventions de chacun face à l'éclatement et le chevauchement des responsabilités. Des intervenants aussi divers que les communes, les CRT, les wilaya, les services de l'Etat, les établissements publics et privés. La fiscalité, autre chantier inachevé, ne sera pas mise sur la table des discussions. «C'est un dossier qui se réglera au fur et à mesure, il y a des choses faisables tout de suite et d'autres qui nécessitent une harmonisation à plus long terme», dira Diouri.