100.000 manifestants étaient dimanche encore devant le siège du gouvernement, où sont retranchés Fouad Siniora et plusieurs de ses ministres. Le mouvement de protestation a été lancé par l'opposition libanaise menée par le Hezbollah pro-syrien. A Beyrouth, la manifestation de l'opposition pro-syrienne se poursuit. Dimanche après-midi, elle était regonflée de 100.000 personnes demandant la démission du gouvernement de Fouad Siniora, retranché au siège du gouvernement. La majorité anti-syrienne a souligné sa détermination à faire face "à ce coup d'Etat et à protéger le Liban". La majorité parlementaire accuse l'opposition d'être manipulée par le "tandem syro-iranien". La foule compacte occupait toute la place Riad Solh, située à 150 mètres de la colline du Grand Sérail, ainsi que la place attenante des Martyrs. Les ruelles qui y mènent étaient également noires de monde. Le chef du parti des Marada, l'ex-ministre Soleiman Frangié, le principal allié chrétien de Damas du temps de la tutelle syrienne, a fait conspuer à plusieurs reprises le gouvernement Siniora, accusé d'exploiter les dissensions confessionnelles. "Siniora dehors, Siniora démission", a clamé la foule. "Au lieu de faire de Rafic Hariri (l'ancien Premier ministre sunnite assassiné en février 2005) le martyr de tout le Liban, ils exploitent son assassinat pour attiser les dissensions confessionnelles", a affirmé Soleiman Frangié. L'opposition, dont le puissant Hezbollah chiite constitue le fer de lance, tient depuis vendredi -date d'une manifestation ayant rassemblé 500.000 presonnes- un sit-in permanent dans le centre-ville de Beyrouth, dans le but d'obtenir la démission du gouvernement Siniora et la formation d'un cabinet d'union. Quatre civils ont été blessés à Beyrouth dans une rixe entre partisans de l'opposition et ceux du gouvernement, dans un quartier populaire, provoquant l'intervention de la police qui a réussi à rétablir le calme.