Violences physiques et morales, traitements inhumains et dégradants, promiscuité dangereuse, violence quotidienne L'univers carcéral est impitoyable et les 52.000 détenus qui purgent des peines d'emprisonnement dans les 59 établissements pénitentiaires du Maroc peuvent en témoigner. Dans les cellules sales et exiguës s'entassent parfois jusqu'à une vingtaine de détenus. Le manque d'hygiène est flagrant, les soins de santé inexistants et la sécurité quasi-absente. Ce sont là quelques-uns des fléaux dont pâtit l'univers carcéral marocain et que vient de pointer du doigt un rapport de l'Observatoire marocain des prisons. Celui-là critique, sans ménagement, le surpeuplement des prisons marocaines et déplore toutes ces violations commises derrière les barreaux à l'encontre de la dignité humaine. Point de vue qu'appuie Mohamed Abdennabaoui, directeur de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion qui avait relevé que les conditions de vie dans les prisons "ne répondent pas aux besoins de la vie digne". Aussi, les prisons, censées réprimer, non seulement les crimes mais aussi et surtout contribuer à la réinsertion des délinquants ne remplissent plus du tout cette mission. Bien au contraire. Elles engendrent des violences plus meurtrières et créent une ambiance malsaine. La loi n'ayant parfois pas droit de cité dans ce monde clos, le rapport recommande l'application des «conventions internationales des droits humains en ce qui concerne les conditions minimales de traitement des détenus». La situation de la population carcérale s'en trouverait dès lors, grandement, améliorée.