Il s'en est fallu de peu pour que ce jeune marocain joue avec les Tricolores. La proposition lui a été faite à plusieurs reprises mais finalement il opta pour les Lions de l'Atlas. Nabil El Zhar est aujourd'hui un homme heureux et comme il le dit haut et fort, il ne regrette pas son choix. «Avant de jouer avec le Maroc, j'ai évolué avec l'équipe de France quand j'étais jeune et malgré les conseils de mon entraîneur à l'époque, qui voulait que je joue pour la France, j'ai opté pour les Lions de l'Atlas sans regret.» Le parcours du Marocain né en Hexagone est assez atypique. A l'âge de 5 ans, il commence à taper dans le ballon avec les mômes du club de quartier AS Ledignan, dans la périphérie de Nîmes. Il joue dans ce club pour le plaisir jusqu'à l'âge de 12 ans où il devait prendre une sérieuse décision : évoluer à un plus haut niveau. C'est ainsi qu'il prend la direction de Nîmes Olympique, le club de feux Kader Firoud, Mustapha Bettache et Hassan Akesbi, l'un des buteurs patentés de cette fringante équipe. « J'ai passé deux ans à faire des allers-retours avec mon père, se rappelle Nabil. Notre village se trouvait à une quarantaine de kilomètres de Nîmes. Je me souviens que mon père a souvent raté son boulot pour m'accompagner à l'entraînement. Je ne l'en remercierais jamais assez. » Après donc deux saisons, il intègre le centre de formation de Nîmes Olympique où il reste cinq ans qui seront pour lui des moments forts de sa carrière. Quitter sa famille est un peu dure mais il va résister tout au long de ces années. Il est sélectionné en équipe de France des Jeunes avec laquelle il va disputer quelques matchs. Lors de sa dernière saison avec les stagiaires, il participe à la Coupe Gambardella, la Coupe de France des juniors, au Stade de France à Paris. Une opportunité se présente à lui pour une autre expérience en milieu pro. En effet, Nîmes Olympique ayant perdu son statut de club pro, il se retrouve libre de tout engagement et décide de signer avec l'AS Saint-Etienne. Pourtant les Nantais s'intéressait à lui. Il refusa le pont d'or pour les Stéphanois. C'est Frédéric Antonetti, le recruteur de Saint-Etienne, qui l'encourage dans ce sens. «Connaissant la personnalité de Frédéric, explique-t-il, je n'ai pas hésité un seul instant à signer avec l'ASSE. Il m'a donné confiance et m'a dit qu'il avait beaucoup d'intérêt pour moi. J'ai donc signé pour deux ans.» Malgré le départ de Antonelli, qui avait entre-temps démissionné, tout s'est bien passé la première année pour Nabil El Zhar qui a progressé avec Gérard Fernandez. Il choisit cette période faste pour répondre à l'appel de Fethi Jamal pour jouer avec les juniors. Il participa à la Coupe d'Afrique au terme de laquelle le Maroc se qualifia pour la Coupe du monde. De retour dans son club, il fut mal accueilli en raison de longue absence (un mois). Mais à chaque fois, la fibre patriotique l'emporta sur toute autre considération. C'est ainsi qu'il participa à l'épopée des Lions de l'Atlas en Hollande à l'occasion de la Coupe du monde. « Nous avons passé des moments fabuleux, se rappelle Nabil. Nous étions très concentrés sur la compétition et solidaires durant tout ce Mondial.» Cette saison-là avec son club fut quelque peu ennuyante malgré qu'il fût le meilleur buteur avec 9 buts. A la fin de la saison, les Stéphanois lui proposent un contrat pro mais les conditions ne le satisfont pas, il décide de changer d'air en optant pour les Red's de Liverpool où il se sent bien. Milieu offensif, l'international espère faire long feu avec son nouveau club. « Liverpool est un grand club, avoue Nabil, avec de grandes stars du ballon rond. Je pense que je n'ai pas regretté ce choix parce que je voudrais me faire un nom ici. Si j'ambitionne de faire partie des joueurs de la sélection A, je dois faire mes preuves d'abord et tout s'enchaînera par la suite. Fethi Jamal a confiance en moi, c'est la raison pour laquelle il m'a appelé avec les Olympiques. Moi aussi je vois en lui le grand entraîneur qui connaît son métier. Ce qu'il fait pour les joueurs est bon et on doit le lui rendre. » En attendant que son rêve se concrétise, Nabil El Zhar fait les beaux jours de ce célèbre club anglais de Liverpool avec beaucoup de bonheur. Le Matin