Un homme a été arrêté mardi soir après le détournement d'un Boeing 737 de la compagnie Turkish Airlines, contraint d'atterrir en Italie. Le pirate, converti au christianisme, serait un objecteur de conscience qui cherche le soutien du pape. Les 107 passagers du Boeing 737-400 de Turkish Airlines venant de Tirana ont regagné avec soulagement mercredi Istanbul, leur destination initiale, à bord d'un autre avion. La veille au soir, leur vol avait été détourné en Italie par un turc converti au christianisme qui semble avoir agi seul et qui voulait remettre un message au pape Benoît XVI. L'homme, Hakan Ekinci, est un déserteur dont la demande d'asile politique venait d'être rejetée par l'Albanie et qui risquait l'arrestation à son arrivée en Turquie. Expulsé et placé de force dans l'avion pour Istanbul, il a réussi à faire croire à la présence à bord d'un autre pirate de l'air. Il s'est rendu à la police italienne deux heures environ après l'atterrissage de l'avion sur l'aéroport de Brindisi, au sud de la Péninsule, et après s'être excusé auprès des passagers. Converti au christianisme Le pirate, qui n'était pas armé et dont le comportement n'était pas agressif, a demandé à parler à la presse et déclaré vouloir adresser un message au pape. Rapidement, le ministre turc des Transports, Binali Yildirim, a annoncé que rien n'indiquait qu'il s'agissait d'une forme de protestation contre la prochaine visite du pape en Turquie fin novembre et ses propos sur l'islam. La chaîne de télévision turque NTV a indiqué un peu plus tard que l'auteur du détournement s'est converti au christianisme en 1998, et qu'il est un objecteur de conscience. Elle révélait aussi que le pirate avait déjà écrit au pape dans le passé. Le gouverneur d'Istanbul, Muammer Güler, a indiqué que Ekinci n'avait pas regagné sa caserne à Istanbul après une permission d'une journée en mai et avait fui en Albanie, où il a déposé sans résultat une demande d'asile politique. L'ambassade de Turquie à Tirana a informé plus tôt dans la journée les autorités du retour forcé d'Ekinci. "Nous l'aurions arrêté à l'aéroport et livré aux autorités militaires", a expliqué M. Güler. Avant de pouvoir quitter l'avion, ces derniers ont été minutieusement contrôlés par la police qui voulait s'assurer qu'aucun complice ne se cachait parmi eux. L'avion qui avait à son bord 107 passagers et six membres d'équipage, a été détourné au-dessus de la Grèce et le pirate a demandé à aller à Rome. L'avion a été pris en chasse par quatre F-16 grecs qui l'ont escorté jusqu'à la frontière albanaise, puis a été intercepté par deux avions de chasse F-16 italiens qui l'ont contraint à se poser sur l'aéroport de Brindisi.