Business - Les sites en .mobi doivent garantir un affichage optimal des contenus web sur les appareils mobiles. Mais selon des analystes, le nom de domaine ne changera rien. Le développement de l'internet mobile passe une meilleure conception des pages web. Les noms de domaine .mobi suffiront-ils à convertir les utilisateurs à l'usage de l'internet mobile ? Rien n'est moins sûr, selon des analystes pour qui cette approche ne résoudra pas les disparités de navigation entre PC et téléphones. «C'est un coup marketing», affirme sans détour Windsor Holden, analyste pour le cabinet de conseils en télécommunications Analysys. «Cela ne facilitera en rien l'accès au contenu... En fait, cela fera seulement taper plusieurs lettres en plus». La création d'une version .mobi d'un site n'était pas la «solution miracle», ajoute-t-il, pour cibler le marché des mobiles. Compte tenu de la tendance de convergence entre communications fixes et mobiles, les concepteurs des sites «doivent comprendre que [leur] contenu sera accessible sur une grande diversité d'appareils». Besoin de protection des marques Un avis partagé par James Enck, analyste chez Daiwa Securities: «Le problème ne concerne pas tant les noms de domaines que la conception web». L'exemple à suivre, ajoute-t-il, est par exemple la messagerie Google Mail (GMail), qui se redimensionne automatiquement lorsqu'elle est consultée sur un appareil mobile. Un affichage qu'il qualifie d'«idéal». «Avoir un nom de domaine distinct pour parvenir à ce résultat est donc inutile», a-t-il ajouté. Les bureaux d'enregistrement de noms de domaine (les registrars) se montrent plus optimistes, soulignant «l'intérêt très marqué» dont a bénéficié le .mobi tout au long de sa période de préenregistrement. «C'est notre domaine le plus populaire depuis l'ouverture des enregistrements au public, devançant largement les .co.uk, .com et .net», a déclaré mercredi un porte-parole du "registrar" britannique Fasthosts. Améliorer l'expérience utilisateur Les premiers demandeurs, détaille-t-il, étaient en majorité «des opérateurs de téléphonie fixe et mobile et des sociétés, motivées par un souci de protection de leur marque». Un besoin de sécurisation, sans oublier la prise de conscience «des nombreuses opportunités que cette opération présente pour les sites web mobiles spécialisés», reconnaît-il. Toutefois, prévoit Windsor Holden, la première vague d'inscrits pourrait être composée de «personnes qui se lancent par peur de passer à côté de quelque chose». Il fallait s'attacher davantage à «améliorer l'expérience de l'utilisateur avec son mobile pour que cette réelle opportunité d'optimiser l'internet mobile ne soit pas gâchée». «Des applications telles que le navigateur Opera le font de toute façon. Mais à terme, la solution n'est pas de vouloir tout à coup créer une catégorie spéciale, mais plutôt de faciliter l'accès déjà sur l'internet sur PC», a-t-il conclu.