Benoît XVI a voulu rassurer les représentants de vingt-et-un pays musulmans et mettre un point final à la polémique créée par ses propos controversés sur l'islam. Un geste diplomatique exceptionnel pour le Souverain pontife. «Un discours clair et brillant », a commenté le président de l'Union des communautés et organisations musulmanes d'Italie (UCOII), Mohamed Nour Dachan. «Ce que nous attendions», s'est félicité l'ambassadeur irakien Albert Yelda. «Il a exprimé sa volonté de poursuivre un dialogue cordial et fructueux », a commenté Mario Scialoja, représentant en Italie de la Ligue musulmane mondiale. Les nouveaux propos de Benoît XVI semblent avoir convaincu les ambassadeurs musulmans invités. Lundi, le Souverain pontife a reçu pendant une demi-heure une vingtaine d'ambassadeurs de pays musulmans, ainsi que des dignitaires de la communauté musulmane italienne, lors d'une réunion exceptionnelle à Castel Gandolfo. L'occasion pour lui de plaider à nouveau en faveur d'un dialogue «sincère et respectueux». «Chrétiens et musulmans doivent apprendre à travailler ensemble, pour se garder de toute forme d'intolérance et s'opposer à toute manifestation de violence», a insisté Benoît XVI. Pour «un monde de paix et de fraternité» «Nous avons impérativement besoin d'un dialogue authentique entre les religions et entre les cultures, capable de nous aider à surmonter ensemble toutes les tensions, dans un esprit de collaboration fructueuse», a-t-il ajouté, jugeant qu'un tel dialogue était nécessaire «pour bâtir ensemble le monde de paix et de fraternité ardemment souhaité par tous les hommes de bonne volonté». Le souverain pontife a enfin salué le culte musulman, citant également son prédécesseur Jean-Paul II. «Au moment où pour les musulmans commence la démarche spirituelle du mois de Ramadan, je leur adresse à tous mes vœux cordiaux, souhaitant que le Tout-Puissant leur accorde une vie sereine et paisible». Seuls les Frères musulmans d'Egypte ont critiqué cette rencontre, jugeant qu'il s'agissait d' «une nouvelle tentative du Pape d'éviter des excuses». Le 12 septembre dernier, le Pape avait provoqué l'ire d'une large partie des musulmans, en citant l'empereur byzantin du XIVe siècle Manuel II Paléologue qui évoquait le commandement de Mahomet «de répandre par le glaive la foi qu'il prêchait». La semaine dernière, le Saint-Père avait déjà déclaré que ces citations ne reflétaient pas ses propres convictions et avaient été mal comprises.