PARIS (AP) -- Le tribunal correctionnel de Paris doit examiner les 7 et 8 février prochains les poursuites engagées par l'Union des organisation islamiques de France (UOIF) contre "Charlie Hebdo" qui a publié en février des caricatures du prophète Mahomet. La 17e chambre correctionnelle, qui exceptionnellement sera présidée par le président du tribunal de grande instance de Paris, Jean-Claude Magendie, est saisie de poursuites pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion". Les poursuites visent trois caricatures parues dans l'édition du 8 février 2006 de l'hebdomadaire satirique. L'avocat de "Charlie Hebdo", Me Richard Malka, a parlé d'un "procès symbolique" et a précisé au tribunal que Me Georges Kiejman allait également défendre la publication. Le directeur de la rédaction, Philippe Val, et les éditions Rotatives sont poursuivis par l'UOIF qui leur réclame 30.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral. La Ligue islamique mondiale a annoncé qu'elle allait se constituer partie civile à l'audience. L'UOIF estime que ce numéro "se présente comme un acte délibéré d'agression visant à heurter les personnes de religion musulmane dans leur attachement communautaire à leur foi". Les trois caricatures visées sont la "Une" et deux autres initialement parues le 30 septembre 2005 dans le quotidien danois "Jyllands Posten". La publication de douze caricatures du prophète avaient déchaîné une vague de violentes protestations dans les pays musulmans. Le dessin de "Une" montre, sous le titre "Mahomet débordé par les intégristes" un prophète soupirant: "C'est dur d'être aimé par des cons". La seconde représente le prophète coiffé d'un turban d'où sort une bombe et la troisième Mahomet sur un nuage accueillant des terroristes.