Assilah, 05/08/06 - Assilah symbolise le métissage culturel et le ""rendez-vous du donner et du recevoir qu'affectionnait tant Léopold Sédar Senghor"", a affirmé vendredi le président de la république du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade. Dans un message lu en en son nom par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais à l'extérieur, Cheikh Tidiane Gadio, à l'ouverture du 28-ème moussem culturel international d'Assilah, Me Wade a indiqué qu'il est ""tout à fait significatif que le devoir de mémoire à l'endroit du président-poète ait lieu ici à Assilah, cité des arts et des cultures du Maroc, haut lieu de la pensée et du savoir, carrefour d'échanges et de rencontres où se croisent les héritages arabe, romain, carthaginois, portugais et espagnol"". "C'est dire que la place de choix réservée par le festival d'Assilah à mon illustre compatriote et prédécesseur, Feu le président Léopold Sédar Senghor, en cette année commémorative du centenaire de sa naissance, est un hommage naturellement rendu à un distingué membre de la grande famille maroco-sénégalaise", a-t-il dit. S'y ajoute que le défunt président ""ami de longue date de Feu SM Hassan II, est un habitué de la ville d'Assilah où il a séjourné plus d'une fois et dont une place porte son nom"", a-t-il poursuivi. "En m'associant à ce rendez-vous d'éminents intellectuels et hommes de culture, je voudrais aussi magnifier la qualité exceptionnelle des relations multiformes unissant le Royaume du Maroc et la république du Sénégal, relations tissées, nourries et entretenues par une histoire fort ancienne, un partage de valeurs civilsationnelles et une estime réciproque jamais démentie entre les peuples sénégalais et marocain"", a souligné le président sénégalais. Et d'ajouter qu'""en homme de culture avisé, Senghor aurait sans doute aimé retourner sur ses pas et être des vôtres en ces instants pour partager sa passion des arts, vous entretenir de la parenté entre la négritude et la civilisation arabo-berbère et vous entraîner dans l'univers d'images, de rythmes et de formes que seul le génie créateur du poète peut saisir pour donner corps à l'immatériel"". "Intellectuel et homme de culture hors pair, Léopold Sédar Senghor était aussi un fin politique et un grand homme d'Etat"", a-t-il estimé, précisant que ""même ses adversaires les plus irréductibles seront obligés de rendre à Sédar ce qui est à Sédar en reconnaissant sa contribution déterminante à l'édification d'une nation sénégalaise unie dans sa diversité et d'un Etat organisé, respecté et stable"". Le défunt président, a-t-il dit, était ""un homme à la trajectoire multidimensionnelle, un humaniste dont la pensée et l'oeuvre méritent d'être revisitées dans un monde d'antagonismes et de turbulences où le besoin de dialogue se fait plus que jamais ressentir"". D'autre part, Me Wade a souligné que le thème du colloque ""Les Etats-Unis d'Afrique: quel avenir ?"" est ""assurément d'une actualité et d'une pertinence incontestables, la logique des grands ensembles étant une donnée majeure du 21-ème siècle"". "Vous avez ainsi perpétué le combat d'une génération de pionniers emblématiques du panafricanisme qui, au sein du groupe de Casablanca, avaient très tôt compris que le salut de l'Afrique réside dans son intégration"", a-t-il relevé. "Le panafricanisme est l'idéal de ma vie"", a rappelé dans ce contexte le président sénégalais. ""C'est pourquoi j'ai récemment proposé la création de l'alliance panafricaniste qui se veut un vaste mouvement de soutien à l'intégration africaine, avec comme objectif ultime la réalisation des Etats-Unis d'Afrique".