A travers son conseil national, le PAM (Parti de l'Authenticité et de la Modernité) vient d'élire son nouveau bureau politique. Un mois après la tenue de son congrès national et l'élection de Mustapha Bakouri au poste de Secrétaire général, le bureau est aujourd'hui composé de 27 membres dont 10 femmes. Soit plus du tiers des sièges. Le PAM a rejoint, à l'instar du PSU, la volonté des forces modernistes des pays à féminiser leurs partis. «Contrairement à ce que certains croient, le paramètre du quota n'a pas sa place dans l'élection du nouveau bureau du PAM», lance d'emblée Milouda Hazeb, député pamiste. «Il s'agit d'une loi qui s'applique à tous les partis marocains et qui consiste à voter pour les membres selon leurs compétences et leur popularité faisant fi de l'approche genre», enchaîne-t-elle. En effet, parmi les 27 membres du nouveau bureau politique du PAM, élus samedi dernier, 8 femmes représentent la catégorie féminine et 2 autres, représentent la catégorie des jeunes. «Au Maroc, la loi des partis impose la participation de 30% de femmes et de 20% de jeunes et ceci n'est pas un quota. Il s'agit d'une question de représentativité équitable», explique la député et professeure universitaire Milouda Hazeb, contactée par nos soins. Parmi les vedettes de la scène parlementaire, on retrouve également Khadija Rouissi, présidente de l'association laïque Bayt Al Hikma et la journaliste Fatiha Layadi. Fatima Zahra Mansouri (maire de Marrakech) , elle a obtenu le plus grand nombre de votes. Au total, 289 voix lui ont été destinées. De plus, cinq fauteuils sont aujourd'hui occupés par des jeunes, dont celui du maire de Tanger Fouad El Amari. De plus, rappelons que l'exemple le plus parlant reste celui de la nouvelle secrétaire générale du PSU qui n'est autre que Nabila Mounib, figure de proue du militantisme fémininiste. Aujourd'hui, elle croit dur comme fer en une société progressiste où le sexisme ne verra plus de place au sein des partis de gauche. Nouvelle tendance ? «La féminisation de la scène politique marocaine n'est pas généralisée. Car il existe au Maroc trois grandes forces partisanes. La makhzénienne, l'islamiste et la moderniste. Cette dernière a longuement milité pour la rupture avec le sexisme au sein de ses partis» selon Mohamed Mojahid, politologue. «De ce fait, il est difficile de parler de tendance. Preuve en est que l'approche genre au sein du gouvernement reste montrée du doigt. Chose qui a relancé le débat sur cette approche au sein des partis politiques modernistes et makhzéniens», explique le politologue.