Dans le cadre du programme de mobilité de l'Université internationale de Rabat (UIR), une quarantaine d'étudiants marocains sont à Nancy. Faute d'une décision des autorités marocaines et avec le confinement sanitaire, ils se trouvent bloqués, sans pouvoir revenir au pays, la reprise des cours en France ne pouvant se faire avant l'été. Dans le flou pendant plusieurs semaines, les étudiants marocains de l'Université de Lorraine, effectuant leur programme de mobilité avec l'Université internationale de Rabat, demandent désormais à être rapatriés au Maroc. A cet effet, ils ont lancé un appel à la direction de l'UIR pour rendre possible ce processus de retour exceptionnel, en temps de crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus. Dans cet écrit collectif parvenu à Yabiladi, les concernés expriment leur volonté de revenir au pays, surtout après l'annonce par le président Emmanuel Macron que la levée progressive du confinement sanitaire s'opérerait en France à partir du 11 mai prochain. «Vu l'impossibilité de reprendre nos cours physiquement avant l'été 2020, nous vous demandons de faire tout ce qui relève des compétences de l'Université, et d'une manière urgente, pour saisir les autorités marocaines et envisager notre rapatriement dès que le dit confinement sera levé», lit-on dans ce courrier. Selon les étudiants, cela fait trois semaines d'ailleurs qu'ils n'auraient plus reçu d'encadrement à distance, malgré les e-mails qu'ils disent avoir envoyé aux enseignants. «Après forte pression des étudiants, ces derniers nous ont envoyé des cours et des exercices que nous devons assumer sans aide de leur part, chose que nous déplorons, car cela n'est pas la raison pour laquelle nos parents ont fait des sacrifices pour nous permettre de venir en France», dénoncent les signataires. Coronavirus et confinement : La délicate situation des étudiants marocains en France L'UIR renvoie la balle dans le camp des autorités marocaines Les étudiants réitèrent leur demande en s'adressant également aux autorités marocaines, les appelant à «prendre les mesures urgentes nécessaires» pour un rapatriement «au plus tôt après le 11 mai 2020». En effet, l'Université internationale de Rabat semble être au dépourvu, ne pouvant employer de moyens pour un rapatriement effectif, sans un premier aval des autorités marocaines et des représentations consulaires concernées. «Nous sommes en contact permanent avec les étudiants coincés à Nancy et nous avons fait une réunion à distance avec eux, tout juste la semaine dernière. Nous n'avions pas encore pris connaissance de ce récent appel, mais nous savons qu'il est de plus en plus difficile d'envisager leur retour exceptionnel», nous affirme un administrateur de l'UIR. Contrairement à la version des étudiants, notre source souligne par ailleurs que ces derniers continuent de suivre leurs cours à distance. «C'est une continuité pédagogique qui a été organisée pour eux avec l'université française où ils sont actuellement», insiste-t-elle. Et d'ajouter que l'UIR n'a pas encore entrepris de démarches pour le retour desdits étudiants, l'établissement leur ayant recommandé, dans un premier temps, de prendre contact avec l'ambassade du Maroc en France. «Tant que les autorités marocaines ne décident pas officiellement d'initier un retour progressif, nous ne pouvons pas mener de démarche de notre propre gré. Cela risque de constituer un favoritisme, priorisant les étudiants de l'UIR sur le compte des autres, qui ont également exprimé leur volonté de se faire rapatrier, mais qui restent bloqués à l'étranger». Le responsable souligne que d'autres étudiants de l'UIR, au nombre de 250 à travers le monde, sont également bloqués à Paris, en Belgique, aux Etats-Unis ou encore en Corée du Sud. A Nancy seulement, ils seraient entre 40 et 50 personnes. Bilan Coronavirus dans le monde 259 465 151 Contaminations 5 174 661 Décès 235 366 205 Guérisons 53.8% de la population mondiale vaccinée