Le Maroc est l'un des rares pays à ne pas avoir mis en place de processus de rapatriement de ses ressortissants bloqués à l'étranger. Il va devoir gérer en plus la pression des Emirats arabes unis qui réclament le rapatriement de tous les MRE n'ayant plus d'emplois. En plein pandémie du Coronavirus, les Emirats prévoient de se débarrasser des travailleurs étrangers opérant dans le secteur privé. Le 5 avril, le ministère des Ressources humaines et de l'Emiratisation les a invités à s'inscrire en masse au programme «congé précoce», avec en prime des billets aller vers leurs pays d'origine et le retour aux Emirats vers la fin de la pandémie du Covid-19, avec l'assurance de garder leurs emplois. Toutefois l'«initiative humanitaire», selon la presse locale, se heurte pour l'instant à l'opposition des Etats concernés d'accueillir leurs ressortissants, contraignant les autorités d'Abou Dhabi à passer aux menaces. Ainsi le département «envisage plusieurs options visant à restructurer sa coopération et ses relations avec les pays qui refusent recevoir leurs ressortissants travaillant dans le secteur privé», rapporte les mêmes médias qui citent une source au ministère des Ressources humaines. Le Maroc dos au mur ? Sur la liste des mesures de rétorsions figurent l'imposition de restrictions sur le recrutement des travailleurs des pays qui rejettent la proposition d'Abou Dhabi et l'activation du système de quota. Les Emirats envisagent également la suspension de protocoles d'accord bilatéraux signés. #عاجل_وام | "الموارد البشرية والتوطين: الوزارة تدرس خيارات عدة تعيد بموجبها شكل التعاون والعلاقة في مجال العمل مع الدول المرسلة للعمالة التي ترفض استقبال رعاياها العاملين في القطاع الخاص في الدولة والذين يرغبون بالعودة الى بلدانهم من بينها تطبيق نظام "الكوتة " في عمليات الاستقدام pic.twitter.com/oePG4X5gLI — وكالة أنباء الإمارات (@wamnews) April 12, 2020 Les Emirats invitent ces Etats à «être responsables de leurs ressortissants qui souhaitant rentrer chez eux dans le cadre de l'initiative humanitaire lancée récemment par le ministère en coopération et en coordination avec l'Autorité fédérale pour l'identité et la citoyenneté, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, l'Autorité de l'aviation civile et l'Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes». Or, des milliers de Marocains exerçant dans le secteur privé sont concernés par l' «initiative humanitaire» lancée par le gouvernement des Emirats arabes unis. Alors que la Tunisie a mis en place un programme de rapatriement de ses ressortissants avec la compagnie Emirates, le Maroc n'a encore rien prévu. Pis encore, ce dossier sensible vient s'ajouter aux appels de milliers de Marocains bloqués depuis des semaines à l'étranger.