Le Haut Commissariat au Plan a récemment publié une étude sur l'espérance de vie des Marocains. Selon cette enquête, les hommes tirent leur révérence avant les femmes et la mort infanto-juvénile connait une baisse très remarquable. Le HCP marocain vient de publier la table de mortalité de 2009-2010. Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la population marocaine de près de 105 000 ménages. Le résultat montre que sur 10.000 individus, 57 sont décédés pendant l'année de référence de l'enquête contre 74 décès en 1987, date de la réalisation de la première enquête du genre. Quant aux analystes du HCP, ils précisent que ce taux est plus élevé en milieu rural qu'en milieu urbain (7,4 contre 4,7 décès pour mille) et qu'il est plus prononcé chez les hommes que chez les femmes (6,5 contre 5,1 ‰). La ''surmortalité'' dans les zones rurales rejoint les résultats de l'enquête précédente et selon laquelle ce taux est de 8,5‰ dans les campagnes contre 5,4 ‰ dans les villes. Cette même observation est valable pour la catégorie hommes-femmes où le taux de mortalité est de 8,1‰ pour les hommes contre 6,7‰ pour les femmes durant la période 1986-87. Des facteurs biologiques entre autres… Comme un peu partout dans le monde et en raison de facteurs biologiques et socio-économiques, la mortalité masculine est souvent supérieure à la mortalité féminine. Pour les enfants de moins de 5 ans, le quotient de mortalité est de 18% supérieur à celui des filles. Aussi, sous l'impact de facteurs inhérents aux milieux de résidence, la mortalité rurale est plus forte que la mortalité urbaine (quel que soit l'âge). Pour les enfants de moins de 5 ans, le quotient de mortalité qui est de 31 pour mille en milieu urbain passe à 42‰ en milieu rural, soit une surmortalité de 35%. Cette surmortalité rurale s'élève à 39% pour les enfants de moins d'un an et à 19% pour ceux âgés de 1 à 4 ans. Cet inconvénient en matière de mortalité des ruraux par rapport aux citadins et des hommes par rapport aux femmes concernent tous les âges. A en croire l'enquête en question, les quotients de mortalité des hommes sont supérieurs à ceux des femmes entre 10 et 55 ans (de 40% environ), alors qu'en milieu rural, les rapports de surmortalité masculine à ces âges sont relativement modestes. Après 55 ans, les rapports de surmortalité en milieu urbain diminuent progressivement jusqu'à l'âge de 95 ans alors qu'en milieu rural, ils commencent à augmenter pour plafonner à 1,60 à 70 ans puis baissent progressivement jusqu'à l'âge de 95 ans. Par ailleurs, du fait de la ''surmortalité'' masculine, les femmes vivent, en moyenne, 3 ans de plus que les hommes. Autrement dit, l'espérance de vie à la naissance d'une fille est de 76 ans contre 73 ans pour les hommes. De même, le HCP conclut que les citadins vivent, en moyenne, 5 ans de plus que les ruraux. Aussi, l'espérance de vie à la naissance en milieu urbain est-elle de 77 ans contre 72 ans en milieu rural. Baisse de la mort infantile… Par rapport à la population marocaine en bas âge, les indicateurs de mortalité ont enregistré une baisse significative : les quotients de mortalité infantile et de mortalité juvénile, durant l'année de l'enquête, ont chuté à 4% selon l'enquête démographique. Somme toute, au niveau national, quels que soient le sexe et le lieu de résidence, l'espérance de vie des Marocains est, en moyenne, de 75 ans.