Les études menées par le Haut commissariat au Plan démontrent que le Maroc connaît des changements démographiques profonds. Une pression est ainsi exercée sur le marché de l'emploi. La population active a été évaluée, d'après l'Enquête nationale sur l'emploi réalisée annuellement par le Haut commissariat au Plan en 2002, à 10,7 millions de personnes, soit un taux brut d'activité de 36,1% (39,6% dans la campagne et 33,4% dans les villes). La répartition de la population active occupée par âge révèle un recul important du travail des enfants qui est passé en milieu urbain de 3,1% à 0,9% entre 1995 et 2002. La généralisation de la scolarisation et la lutte contre le travail des mineurs sont les principaux facteurs, derrière cette réduction. Plus de la moitié (52,9%) des actifs sont âgés de moins de 35 ans. Les actifs ruraux quittent tardivement le marché de l'emploi comparativement à leurs homologues citadins. Les ruraux du troisième âge continuent, de disposer d'un taux d'activité important qui avoisine 41,1%, alors que celui des citadins de la même tranche d'âge ne dépasse pas 15,4%. Selon toujours le Haut commissariat au Plan, le taux de chômage n'a pas connu de grandes variations par rapport au niveau enregistré en 1966. cette quasi-stagnation de la prévalence du chômage concernant tant le milieu urbain (passant de 18,1 à 18,3 % entre 1966 et 2002) que le milieu rural (passant de 4,0 à 3,9 % pendant la même période). Selon le sexe, les citadines continuent de ressentir le chômage d'une façon plus aiguë que les citadins et ce, tous niveaux d'instruction confondus. Le taux de chômage le plus élevé concerne les citadins disposant d'un diplôme de niveau supérieur avec 34,9 % en 2002. Les changements démographiques connus depuis 1970 sont importants. Certes, si la population a plus que doublé durant les quatre dernières décennies, en passant de 11,6 millions d'habitants en 1960, à 26 millions en 1994 et à environ 30 millions en 2003. L'indice synthétique de fécondité est passé d'environ sept enfants par femme au début des années 1960 à 3 enfants par femme à la fin des années 1990. La mortalité a connu, de son côté, une baisse substantielle. Le quotient de mortalité infantile a chuté de 91,4 % au cours de la période 1977-1980.